Un marché prometteur, des perspectives à l'international et pas de chiffres. La troisème édition du salon Dom&Event n'a pas tenu toutes ses promesses Y aura-t-il une édition 2012 de Dom&Event ? À la clôture de la troisième édition du Salon international de l'événementiel, la question est «en discussion», nous avoue Mehdi Bennis, directeur de Zone Event. «C'est très difficile d'organiser un événement de cette taille tous les ans. Nous pensons donc, en effet, en faire une biennale», explique l'organisateur. Mais rien n'est moins sûr. Les enjeux internationaux pèsent lourd dans la balance. «Si on veut en faire un vrai hub pour le marché africain, il faut être présent tous les ans», soutient ce dernier. Cette année, le salon comptait «au moins 90 visiteurs étrangers pré-inscrits», atteste l'organisateur. Bien qu'au final le taux de fréquentation international soit difficile à dégager, ce chiffre témoigne tout de même d'un intérêt grandissant du potentiel national. Le marché est ailleurs Il faut dire que de l'événementiel marocain ne se satisfait pas/plus uniquement de ce qu'il y a à faire à l'intérieur des frontières du royaume. En atteste Adil Lazrak, président de l'Association marocaine des agences d'événementiel (AMAE) : «Les agences s'intéressent à se développer sur la région MENA et sur l'Afrique de l'Ouest, puisque le marché marocain a enregistré des avancées significatives». À titre d'indication, de plus en plus d'agences marocaines accompagnent de grandes institutions telles que l'ONMT, l'AMDI, Maroc Export ou la Maison de l'artisanat sur leurs actions à l'international. Aujourd'hui, le savoir-faire marocain est «à la pointe dans le domaine et n'accuse pas du tout de retard par rapport à ses homologues occidentaux», avance Lazrak. On parle de Beamvertising, Touch wall, façade mapping, voire même de reconnaissance faciale et de concepts de lieux éphémères, pour ce spécialiste de l'organisation, «tous les facteurs sont là pour valoriser le think-tank marocain et le made in Morocco». Un label national qui continue toutefois de manquer cruellement de compétences, en particulier lorsqu'il s'agit des compétences techniques. En 2010, les agences déploraient le manque d'infrastructures pédagogiques ou d'institutions de formation à ce niveau-là. Ce qui les oblige à faire appel aux compétences étrangères tel un serpent qui se mort la queue. Il faut le reconnaître, un an plus tard, la situation n'a pas totalement changé. A ce niveau-là, le président de l'AMAE pense qu'«il est temps pour les acteurs du secteur de la communication d'investir dans la professionnalisation du métier, en mettant à la disposition des jeunes recrues les formations adéquates, en les aidant à atteindre un niveau de performance supérieur». Un rôle qui, soit dit en passant, revient également à l'association elle-même. Pas de visibilité Dans ce contexte dirigé vers l'international, comme se débrouille le marché national ? Encore une fois, pas de chiffres, donc pas de visibilité concrète. Et à voir l'évolution des visiteurs lors du salon, on comprend que le marché local soit de plus en plus hybride. Les organisateurs ont été satisfaits, aux dernières heures du salon. «Bien que les deux premiers jours il n'y ait pas eu beaucoup de monde (2.800 personnes), je pense que nous avons largement atteint nos objectifs», confie Bennis. Près de 7.000 visiteurs en trois jours donc, mais surtout beaucoup de B to B, comme se voulait le salon. Un business, toutefois, assez dispersé. Puisqu'entre les traiteurs, les standistes, les prestataires techniques, les agences d'événementiel et les loueurs de meubles... ce n'est pas à un seul type d'événementiel que se dédient ses exposants. Congrès, conventions d'entreprises, incentives, voyages d'affaires, foires ou salons, au vu de la diversité des corps de métiers sollicités, on comprend la dimension du secteur. Pour Adil Lazrak, «s'il est un élément susceptible de rassembler cet agrégat, c'est bien son incapacité à se projeter économiquement». Un constat qui n'est pas pour rassurer quant à l'aboutissement de la fameuse étude de marché annoncée, il y a une année, et qui, selon lui d'ailleurs, «est en cours de réalisation».