Poussée par plus de 50.000 spectateurs, l'Algérie a réussi, dimanche au stade du 19 mai 1956 à Annaba, à décrocher sa première victoire depuis le début des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations 2012, en s'imposant face au Maroc sur la petite, mais précieuse marque de 1 à 0. Voilà qui va relancer la course dans ce groupe (4), surtout après la victoire (2-1) à Dar Essalam de la Tanzanie sur la Centrafrique. Pour Abdelhak Benchikha et quelle que soit la manière, l'essentiel est fait. Les trois points, il fallait les prendre coûte que coûte, d'autant plus que toutes les conditions étaient réunies. À commencer par l'arbitrage qui était déplorable. Pour ce «derby» maghrébin, on s'attendait à un grand arbitre, or la CAF en a décidé autrement en désignant le Mauricien Rajindraparsad Seechurn, pourtant connu pour sa partialité avec les Fennecs. Lors de la rencontre Algérie-Zambie (1-0) comptant pour les éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010, le même arbitre avait annulé un but valable pour les Zambiens. Chose qui avait poussé l'Egypte, qui évoluait dans le même groupe que l'Algérie, à monter au créneau et crier au scandale. Le même arbitre a été sujet de controverses lors de la rencontre Gabon-Togo, pour le compte des mêmes éliminatoires. Malgré tous ces «antécédents», Rajindraparsad a été désigné pour officier le match Algérie-Maroc. Au delà du penalty accordé aux Fennecs après que le ballon eut touché la main d'Adel Hermach, c'est la manière avec laquelle l'arbitre mauricien a géré la rencontre qui reste suspecte. À lui seul, un arbitre peut faire la différence sans trop le montrer et les exemples sont légion, notamment sur le continent noir. Accusé, selon un quotidien algérien, d'avoir touché des pots-de-vin avant la rencontre Algérie-Maroc, Rajindraparsad a fait preuve de partialité, en fermant les yeux sur certaines fautes commises par les joueurs algériens. On comprend, aujourd'hui, pourquoi Benchikha avait déclaré avant la rencontre que chaque duel gagné est un pas vers la victoire. Pour neutraliser les attaquants marocains, il fallait bien que les défenseurs algériens soient agressifs, mais il fallait surtout que l'arbitre ferme les yeux. Et ce n'est pas Ahmed Kantari qui dira le contraire. «L'arbitre n'a pas protégé nos joueurs offensifs pour qu'ils puissent s'exprimer et c'est inadmissible», précise-t-il. Même réaction chez Houcine Kharja, «Nous n'avons pas été assez protégés par l'arbitre». Certes, l'arbitrage y est pour beaucoup, mais il faut dire aussi que les Lions de l'Atlas n'ont pas été au rendez-vous. Trop confiant avant son premier match officiel, Eric Gerets a été victime de son orgueil. Une défaite à oublier car il faudrait dès maintenant tirer les leçons et essayer de rectifier le tir, avant le match retour, prévu entre le 3 et le 5 juin à Casablanca. S.B