Parution. Avec «Marx est mort, mon amour», Mohamed Laroussi réussit son roman-confession l Retour sur une histoire où les personnages décident de leurs hasards pour célébrer l'amour Saïda est une femme blessée, qui pardonne. Son destin, elle l'a façonné de ses propres mains. Elle est née sans l'avoir demandé, enfermée dans un corps et guidée par un cœur qui n'oublie pas. Ali, son mari, imite le monde qui l'entoure. Il n'est pas lui-même. Juste «un semblant de...». Ses attitudes, ses répliques, son référentiel rebutent Saïda. Bien des années plus tard, elle se ressaisit. Elle décide alors de se reprendre, à aller à la quête de cette chose qui l'habite depuis toujours, à la quête de l'amour de sa vie, à la quête de...Ghani. Les peuples heureux n'ont pas d'histoire En signant son troisième roman, Marx est mort, mon amour, Mohamed Laroussi, jeune écrivain, scénariste et chroniqueur, nous confirme -à son tour- que l'art du roman n'est pas un exercice aisé. Pour expliquer ce qu'il écrivit dans L'insoutenable légèreté de l'être, Milan Kundera disait que «le roman n'est pas une confession de l'auteur, mais une exploration de ce qu'est la vie humaine dans le piège qu'est devenu le monde». Dans son nouveau roman, Laroussi prend cette peine d'auteur pour avertir que «l'histoire qu'il raconte n'est pas une histoire vraie. Ou, peut-être, pas tout à fait vraie». Pourtant, le lecteur est trop tenté de croire que l'auteur se confesse ; que son roman est un aboutissement de soi, à travers des protagonistes tellement vivants dans leurs joies, tellement réels dans leurs souffrances, qu'ils nous emmènent malgré nous à vouloir vivre leurs destins. Marx est mort, mon amour est un puzzle de pièces distinctes où chaque pièce est une vie. La sémantique est choisie au gré des passages, au gré des scènes et au gré des instants de la vie des personnages. Mais, le roman n'explore pas les limites de la narration onirique. Le lecteur n'a d'autre choix que de suivre l'auteur dans des va-et-vient réels, puisés dans l'histoire d'un Maroc qui vécut ses souffrances. À chaque pièce, à chaque rencontre, tout au long du récit, on s'accroche. On est à la fois spectateur et protagoniste d'une histoire qui fusionne le rêve et le réel. On devine alors que dans une vie, les choses et les instants qui la composent sont plus complexes qu'on ne le pense.