«Soyez intelligents et achetez maintenant !». C'est en ces termes que Said Sekkat, secrétaire général de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), interpelle les futurs acheteurs de logements. «C'est un conseil qu'on donne à tout le monde», explique Sekkat, qui s'exprimait lors d'un point de presse pour la présentation de la prochaine édition du salon de l'immobilier «Darna» (prévu du 25 au 28 février à Marrakech). Pour ce professionnel de l'immobilier, les prix sont actuellement bas et «ne vont pas baisser davantage». Et d'ajouter que les acheteurs étrangers «vont revenir, entraînant une hausse des prix à la fin de l'année 2010, surtout dans les grandes villes». Les conseils de Sekkat rejoignent l'optimisme de ses compères de la FNPI (Fédération nationale des promoteurs immobiliers) quant à une relance du secteur courant cette année. Pour eux, la demande est revenue et le mois de janvier était moins «gris». Une note positive qui rompt avec une longue traversée du désert qu'a connue le secteur depuis la mi-2008, notamment sur le segment du haut standing, moribond à Marrakech et Casablanca, sans parler du ralentissement du nombre de transactions liées au secteur de l'immobilier dans ces mêmes villes, en plus de Rabat et Tanger. La relance du chantier du logement social devrait aussi doper le secteur. Une initiative qui divise Sur un autre registre, Youssef Benmansour, président de la FNPI, n'a pas manqué de réagir à l'initiative du ministère de l'Habitat de lancer un appel d'offres international pour la réalisation du programme de logements sociaux. «Je ne trouve pas d'intérêt à ramener, encore une fois, des investisseurs étrangers. Le Maroc a vécu une mauvaise expérience avec eux», déclare-t-il, faisant allusion aux opérateurs étrangers qui ont manqué à leurs engagements pour l'aménagement de stations touristiques comme Saïdia ou Taghazout. La réplique de Mounia Lahlou, directrice de la promotion immobilière au ministère de l'Habitat, également présente lors du point de presse, ne s'est pas fait attendre. Pour elle, il y a des opportunités pour tout le monde dans le secteur. «Nous voulons accroître les capacités de production. Car nous n'avons pas encore atteint notre vitesse de croisière», tranche-t-elle, annonçant la prochaine ouverture des plis concernant l'appel d'offres de la nouvelle ville de Lakhyayta. Le cadre juridique d'abord Pour ce qui est des perspectives de la FNPI pour l'année 2010, le bureau sortant de la Fédération (l'Assemblée générale élective est prévue le 12 mars prochain) a annoncé un plan d'action assez chargé. Des chantiers ouverts devraient ainsi être finalisés, notamment la catégorisation du logement, dont la matrice est fin prête selon le ministère de tutelle. Une période transitoire devrait toutefois être observée durant six mois ou plus, avant sa mise en place sur le circuit. Le projet de loi sur le logement locatif est aussi suivi de près par la Fédération. Rappelons que plusieurs pistes ont été identifiées par l'étude du cabinet Ernst & Young (commanditée par le ministère de l'Habitat). Citons à titre d'exemple la possibilité de recourir au locatif comme alternative pour les ménages à revenu limité. Encore faut-il que l'arsenal juridique visant à protéger à la fois le bailleur et le locataire soit renforcé. Sur ce point, Youssef Benmansour a déclaré que le projet de loi sur le locatif attend son adoption par la deuxième Chambre du Parlement. Les opérateurs tablent sur le locatif pour relancer le marché de l'immobilier. Le texte, s'il est adopté, permettra d'éliminer les obstacles au développement du marché locatif, puisqu'il compte des dispositions garantissant les droits des propriétaires.