Le Maroc devra de plus en plus orienter sa politique de relations commerciales vers le sud du Sahara. La recette est du Centre marocain de conjoncture (CMC) et on retiendra deux grands ingrédients la composant. D'une part, «redynamiser» les échanges de marchandises et de services avec cette partie du continent. Il s'agira aussi, en second lieu, de développer les flux d'IDE que ces pays reçoivent du Maroc avec, in fine, l'objectif de faire du royaume un des premiers investisseurs intra-continent. Des arguments, l'Observatoire en sert pour chacun de ces deux axes. Ils commencent d'abord par le constat que les pays de l'intérieur du continent noir «n'absorbent pas plus de 6% du total de nos ventes à l'étranger», appuyés par «une structure des échanges qui reste peu diversifiée». Le CMC s'est aussi évertué à identifier les principaux points de blocage, qui ont engendré à la situation décrite de faiblesse de pénétration sur le marché africain. Elle serait en effet due à «l'existence de régimes commerciaux fortement restrictifs dans ces pays». Le clin d'œil aux négociations entamées par le Maroc et l'ensemble UEMOA, sur un accord commercial préférentiel, est là évident. Encore faut-il savoir que les négociations sont encore loin de filer à la vitesse du TGV, nonobstant les bonnes volontés affichées de part et d'autre. L'autre point où le bât blesse, le CMC l'attribue à «l'inadaptation des produits offerts à la demande africaine». L'Observatoire pointe ainsi un doigt accusateur vers l'inapproprié de l'offre marocaine vis-à-vis de l'espace économique sub-saharien. Mais ce souci est en phase de se corriger. La stratégie de promotion développée par Maroc export, sur les deux dernières années, se veut de plus en plus ciblée. La multiplication des participations aux Salons et rencontres sectorielles organisés par les pays partenaires du royaume au sud du Sahara, en est une preuve palpable. Plus de «flouss» À côté du commerce, les investissements sont aussi un autre aspect sur lequel l'Observatoire s'est largement appesanti. Concrètement, il propose d'en débloquer davantage vers les pays du sud, en prenant appui sur l'acquis déjà opéré en termes de positionnement du royaume comme grand investisseur du continent. «En dépit des efforts entrepris, les flux d'investissement en provenance du Maroc vers l'intérieur du continent demeurent encore insuffisants», constatent les économistes du centre. Cela, vis-à-vis surtout des objectifs visés en matière de croissance et d'intégration économique. Pour l'heure, le volume global des investissements marocains en Afrique constitue plus de 56% de l'ensemble des investissements extérieurs privés du Maroc. Un chiffre bien positif, mais qui est attendu à un niveau supérieur. D'autant plus, on le redit, qu'il s'agit du continent censé aujourd'hui receler les plus grands potentiels de développement, au vu de l'essoufflement des économies occidentales. S.F