La décision de la Confédération africaine de football de mettre en place des licences CAF a mis à nu les titres de nos entraîneurs. Bon nombre d'ex-joueurs marocains exercent le métier de coach dans notre championnat avec des certificats «bidons». Interrogé sur ce sujet, le directeur technique national, Jean Pierre Morlan, tempère. «Il s'agit beaucoup plus de cas de joueurs qui ont effectué des stages de formation de quelques jours, sanctionnés par des certificats», explique le technicien français, dont le contrat avec la FRMF expire en juin prochain. Selon une source bien informée, ayant gardé l'anonymat, un ex-joueur, et après avoir «fardé» son diplôme, avait postulé pour le poste d'entraîneur auprès d'un club du championnat de Qatar, avant d'être décelé et viré par les dirigeants dudit club. «D'autres, victimes d'arnaqueurs, ont dû payer en moyenne 3.000 à 4.000 DH pour avoir un «faux» diplôme», confie un entraîneur, sous couvert de l'anonymat. À la suite de cet incident, la direction technique avait envoyé une note aux différentes ligues régionales pour les sensibiliser à ce problème. Depuis son arrivée à la tête de la direction technique nationale et pour rectifier le tir, Morlan s'est fixé comme mission principale l'encadrement des cadres techniques nationaux. Sur recommandation de la Confédération africaine de football, la direction technique a mis en place un programme de formation au profit des entraîneurs et des initiateurs. Priorité aux entraîneurs de D1 «Nous avons reçu beaucoup de demandes. C'est un travail de fourmi», confie le technicien français. La priorité a été donnée, dans un premier temps, aux entraîneurs du championnat de première division, dont la plupart ont des diplômes de premier degré. «Ce qui m'intéresse, ce sont les cadres qui sont en activité», souligne ce dernier. L'obtention de la licence B de la CAF, équivalent d'un diplôme de 2e degré, nécessite le suivi d'un cours étalé sur plusieurs heures et la réussite à l'examen final. «J'ai déjà soumis le dossier à la CAF», fait remarquer l'ex-directeur technique de la FFF. Pour exercer en Afrique et en Asie, notamment dans les pays du Golfe, qui constitue la principale destination des cadres techniques nationaux, un entraîneur doit être titulaire d'une licence CAF. Autre priorité : les initiateurs, dont la formation sera sanctionnée par un brevet, et qui auront pour mission la formation de la base (6-12 ans). «On a mis en place des stages d'initiateurs dans chaque ligue. Il s'agit d'une action en profondeur. L'idée est de toucher un maximum de clubs», assure-t-il. Seul hic: les initiateurs qui ne savent pas lire et écrire devront passer un examen. Pour ce qui est des entraîneurs marocains déjà titulaires de diplômes, la CAF devrait étudier leur cas dans la perspective de leur octroyer des équivalences.