Même décor, même ambiance et même message. Après la conférence de presse organisée, il y a deux semaines, par l'Association nationale des producteurs d'œufs de consommation (ANPO), c'est au tour de l'Association nationale des producteurs des viandes de volaille (APV). En effet, l'APV vient de tenir elle aussi une conférence de presse pour «sensibiliser» l'opinion publique aux bienfaits des viandes de volaille. Et là aussi, l'objectif était le même, faire une démonstration de force. «Nous avons la capacité de réagir à n'importe quel volume de demandes», a fièrement certifié Khaïr-Eddine Soussi, président de la FISA. Il faut dire que le Maroc a produit en 2009 quelque 440.000 tonnes de viandes de volaille, dont 60.000 tonnes de viandes de dinde. Ceci prouve que «nous sommes sur la bonne voie pour dépasser notre engagement de produire 450.000 tonnes à l'horion 2013», a avancé le président de la FISA. Le pays a même, pour la première fois de l'histoire de son aviculture, exporté des poussins vers la Mauritanie et le Mali. Une expérience qui veut tout dire sur l'agressivité de ces professionnels. Mais nos industriels ne craignent apparemment pas d'investir plus dans cette filière, puisque le retour sur investissement est relativement rapide. «Aujourd'hui, la durée nécessaire pour produire de la viande blanche est de l'ordre de 35 jours en moyenne», a précisé Khaïr-Eddine Soussi. La filière en chiffres Les investissements cumulés consentis dans la filière de production des viandes de volaille sont évalués à 6,5 milliards de DH et le chiffre d'affaires à 16 milliards. La filière de production des viandes de volaille assure 86.000 emplois directs et près de 195.000 indirects dans les circuits de commercialisation et de distribution. Le secteur «agréé» reconnaît 40 usines d'aliments composés produisant 2,2 millions de tonnes. Près de 320 millions de poussins sont produits annuellement dans 47 couvoirs et 7,8 millions de dindonneaux issus de 3 couvoirs. La filière compte également 5.023 élevages de poulets et 307 de dindes. Le tout est soutenu par 23 abattoirs. La filière ne produit au final que 50.000 tonnes de viandes de volaille à travers ses structures. Ceci constitue un peu plus de 11% de la production nationale. Le reste est produit par des éleveurs non agréés. À ce propos, le seul pouvoir dont dispose la FISA est celui de la proposition.