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«La compensation, c'est notre grande préoccupation» : Eric Gosse, PDG de Total Maroc.
Publié dans Les ECO le 02 - 03 - 2011

Les Echos quotidien : À la lumière de la conjoncture de l'année 2010, quelles ont été les principales réalisations de Total Maroc ?
Eric Gosse : 2010 a été une année pendant laquelle la croissance s'est ralentie dans le secteur de la distribution pétrolière. Ainsi, selon les derniers chiffres que nous a communiqué notre organisme professionnel, le GPM, la croissance du gaz bouteille a été inférieure à 3%, celle des carburants terrestres de 4%, contre 7% en 2009. Seul le carburant aviation fait montre d'une réelle reprise avec 15% de progression, preuve du dynamisme du secteur aérien. Dans ce contexte, Total Maroc a continué à développer ses activités, à investir et à embaucher. Les réalisations les plus marquantes sont sans conteste nos stations-service et en particulier les deux stations autoroutières que nous avons ouvertes entre Marrakech et Agadir.
Par ailleurs, nous avons continué à développer l'infrastructure pétrolière du pays à travers la construction, avec nos partenaires, d'un nouveau dépôt carburant à l'aéroport de Marrakech et de nouvelles capacités de stockage à Mohammédia.
Quels sont les freins du secteur?
Le pays croît et nous mettons l'infrastructure au diapason de la croissance. Une grande préoccupation reste la dette de la Caisse de compensation. Nous sommes les premiers à reconnaître les efforts importants effectués en 2010. Il n'en reste pas moins que la conjoncture de 2011, assez éloignée à ce jour des hypothèses budgétaires, crée une inquiétude quant aux délais dans lesquels le secteur pétrolier sera remboursé de sa dette. Le secteur génère actuellement plus de 2 milliards de dirhams par mois de dette. Ces chiffres sont importants et ne peuvent qu'obérer la capacité du secteur à accompagner le développement du pays.
D'autres chiffres clés sur l'exercice écoulé ?
En quelques chiffres, Total Maroc c'est plus de 7 milliards de dirhams de chiffre d'affaires en 2010, plus d'un million de tonnes de produits pétroliers commercialisés, 700 collaborateurs et plusieurs sites industriels classés dans le gaz ou les carburants sur l'ensemble du pays. Total Maroc, c'est aussi plus de 200 millions de dirhams d'investissements récurrents chaque année. Au niveau de la distribution, c'est une présence nationale en gaz comme en carburants avec plus de 250 stations-service et plusieurs milliers de points de distribution de bouteilles de gaz. Enfin, les lubrifiants Total sont choisis par près de la moitié des nouveaux véhicules mis sur le marché. Ceci étant dit, nous devons rester une PME dans notre fonctionnement, être simples, vifs, concrets, proches de nos clients, soucieux de l'environnement et de la sécurité.
Quelle sera votre stratégie pour l'exercice 2011 ?
Nous allons continuer à faire notre métier du mieux possible. Développer nos activités sur ces différents segments, réfléchir à améliorer encore notre infrastructure et continuer à miser sur la qualité et le service en station-service, comme pour l'ensemble de nos clients. Concrètement, cela veut dire créer et rénover des stations-service, accompagner nos clients industriels dans leurs projets et rester attentif aux opportunités de marché, faire évoluer nos infrastructures industrielles sur les carburants et le gaz pour les adapter à la croissance du pays et bien entendu veiller en permanence à la qualité des produits et du service prodigué à nos clients. Cela semble simple, c'est une implication et un suivi quotidiens. Ce sont des visiteurs «mystère» (NDLR : se présentant comme clients) qui évaluent le réseau, des camionnettes de contrôle qualité, des notations chiffrées pour toutes les stations et des plans d'action d'amélioration systématiques dans une démarche qualité ISO 9001. Enfin, je voudrais souligner que notre métier, par nature, est un métier à risque et que nous nous appliquons à améliorer constamment nos pratiques en termes de sécurité et de protection de l'environnement afin d'en réduire les risques. Ce travail ne cessera jamais.
Total investit de plus en plus le créneau des énergies renouvelables. Comment se caractérise le positionnement de la compagnie sur ce marché au Maroc ?
Vous avez raison de souligner que le groupe investit de plus en plus sur ce créneau, en particulier dans l'énergie solaire. Au Maroc, Total est présent à travers Temasol, filiale marocaine de Tenesol. Aujourd'hui, Temasol est un acteur important de l'électrification rurale (25.000 foyers électrifiés)
et se développe sur d'autres créneaux, en particulier vers les opérateurs télécoms qui ont des sites isolés. Enfin, l'année 2010 a vu aussi la fourniture et l'installation par Temasol de 14 centrales solaires connectées au réseau dans la ville de Ouarzazate, représentant plus de 120 KWc, dans le cadre d'un marché pilote, le plus important du genre au Maroc.
Dans quelle mesure Total ambitionne-t-il d'accompagner les grands projets solaires marocains en matière d'énergie renouvelable ?
Total, fournisseur d'énergie, étudie et continuera d'étudier les opportunités de marché lorsqu'elles se présentent. Les grands projets solaires du royaume en sont clairement une. Nous communiquerons en temps utile sur ce sujet très important.
Quelles autres pistes identifiées dans la diversification des activités de Total au Maroc ?
Le Maroc se développe et a remarquablement absorbé la crise mondiale que nous venons de vivre. La sortie de crise est là. Le Maroc est un pays stable. Dans ce contexte, il nous semble raisonnable de penser que le royaume aura besoin de beaucoup plus d'énergie demain qu'aujourd'hui. Les prévisions données par le ministère de l'Energie et des mines nous confortent dans cette opinion. Il est donc logique de penser que le Maroc aura besoin de toutes les énergies qu'il pourra produire ou importer, qu'il s'agisse de charbon, de GNL, d'éolien ou de solaire, voire d'énergie nucléaire à plus long terme. Lorsque des opportunités pour lesquelles nous avons des ressources, un savoir-faire ou de la valeur ajoutée se présenteront, nous serons ravis de les proposer.
À quel point disposer d'une seule raffinerie au niveau national impacte-t-il la sécurité énergétique du pays ?
Le raffinage est un métier difficile et qui a rarement été rémunérateur ces 30 dernières années. C'est un secteur dans lequel nous avons actuellement en Europe des surcapacités importantes difficiles à faire évoluer en raison des impacts socioéconomiques de telles évolutions. L'UFIP (NDLR : Union française des industries pétrolières) estime qu'il y a 14 raffineries en trop en Europe, ce n'est pas rien. Le Maroc aujourd'hui bénéficie de ces surcapacités car c'est une source de produits abondante et bon marché. Il faut quelques jours pour faire venir du produit d'Europe au Maroc. Le marché est aujourd'hui bien alimenté. Une nouvelle raffinerie viendrait en concurrence frontale avec l'ensemble du secteur européen avec peu de chances d'être compétitive face à des installations déjà en grande partie amorties. À plus long terme, la consommation de carburants baissant en Europe, les excédents de capacité du raffinage semblent pérennes.
Quelle serait donc la meilleure solution envisageable pour le secteur?
ln fine, la meilleure assurance de sécurité énergétique nous semble être l'ouverture du pays aux importations en de multiples points (Mohammédia, Jorf Lasfar, Tanger, Agadir ... ). C'est l'assurance de pouvoir compter sur les surplus de produits pétroliers raffinés européens au meilleur prix et une gestion prudente des risques industriels (incendie...) et logistique (inondation...) toujours présents.
Quel impact devrait avoir le lancement du complexe pétrolier de Nador West Med et quelles opportunités pour Total ?
De par sa localisation, éloigné des centres de consommation marocains, ce projet semble orienté vers l'importation, le stockage et l'exportation de produits pétroliers. Il aura aussi probablement à accueillir les installations pétrolières actuelles de la ville de Nador. Mais ce sont pour les industriels concernés des investissements lourds desquels ils rechercheront une rentabilité. Etant situé en Méditerranée, il a bien identifié sa zone de chalandise. Nous nous sommes renseignés sur ce projet lorsqu'il avait été rendu public et nous continuerons à en évaluer les possibilités au fur et à mesure de son développement. Ce projet aura certainement un impact majeur sur sa région lorsqu'il sera définitivement mis en exécution.
O.Z


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