C'est une délégation d'officiels et de patrons suisses bien décidés à obtenir des résultats, qui est en déplacement au Maroc depuis ce début de semaine. Dans un premier round, le chef de file de la mission suisse, le secrétaire d'Etat Jean-Daniel Gerber s'est entretenu avec le ministre du Commerce extérieur, Abdellatif Mâazouz des possibilités de développement des échanges et de partenariats bilatéraux, lesquels paraissent de plus en plus indiqués dans les secteurs de la pharmacie, l'agriculture, l'agroalimentaire, la pêche et la finance. Après ce volet officiel, c'était au tour du patronat helvétique d'entrer en scène hier, lors d'une rencontre avec les représentants de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), sous les auspices de la Chambre de commerce suisse au Maroc. Ces prises de contact officielles et privées pavent le chemin pour un rapprochement commercial avec la Suisse qui recèle encore beaucoup de potentiel pour le Maroc. En 2010, la balance commerciale bilatérale est devenue excédentaire en faveur du royaume pour la première fois depuis 2000, date de libéralisation des échanges entre le Maroc et la Suisse. Au passage, cette libéralisation est intervenue dans le cadre d'un accord Maroc-AELE (Association européenne de libre échange) regroupant quatre pays européens parmi lesquels la Suisse accapare actuellement plus de 81% des échanges avec le Maroc. Au titre de l'année écoulée, les transactions maroco-helvétiques ont atteint plus de 4,5 MMDH enregistrant ainsi une hausse de plus de 22%. Cette croissance est imputable essentiellement à un développement remarquable des exportations destinées à la Suisse avec plus de 47% de hausse, sur fonds de stagnation des importations qui en proviennent. Ces dernières consistent essentiellement en médicaments (un quart des importations), tabac, machines et appareils pour industrie, mais aussi produits chimiques. Quant aux produits marocains écoulés sur le marché suisse, il s'agit essentiellement de l'argent brut qui représente à lui seul 42,5% des exportations, les transistors, l'or, les tomates fraîches et les vêtements confectionnés. À ces échanges commerciaux en développement, s'ajoute une présence des investisseurs suisses de plus en plus marquée sur le territoire national. En 1993 déjà, le groupe suisse Holderbank reprenait 51% du capital des cimenteries de l'Oriental (Cior), rebaptisées ensuite Holcim Maroc. Depuis, les investissements suisses ont étendu leur champs d'activité au Maroc pour couvrir également d'autres domaines, tels que le secteur laitier (Nestlé), le secteur pharmaceutique avec la présence de grandes firmes comme Ciba-Geigy et Roche, l'électronique, la construction, la confection textile et l'hôtellerie. De même, le groupe suisso-suédois ABB, géant des travaux publics a participé, en collaboration avec la société américaine CMS, à l'exploitation de deux centrales électriques et à la construction de deux autres centrales à Jorf Lasfar. Signalons enfin que le Maroc a été retenu par Crédit Suisse parmi les dix pays choisis par le célèbre groupe suisse pour s'y positionner rapidement en temps que pays émergeant et marché frontière prometteur. R.H