La Bourse de Casablanca (BVC) inaugure aujourd'hui son nouveau site web. Cependant, ce n'était certainement pas le point essentiel pour l'assistance présente à cette occasion. En effet, Karim Hajji, DG de la Bourse, devait présenter les projets en cours pour la société gestionnaire de la place et, naturellement, la question d'éventuelles introductions en Bourse pour cette année était sur toutes les lèvres. À ce sujet, Hajji s'est voulu rassurant : «Nous pensons avoir entre deux et cinq introductions en 2010. Elles proviendraient probablement plus du secteur privé que du public». Si ces prévisions se confirment, à ce rythme, on sera loin d'atteindre le total de 150 sociétés cotées à l'horizon 2015. Mais rien n'entame l'optimisme du DG de la Bourse, qui souligne que «d'ici 2015, ces ambitions ne sont pas irréalisables, mais il est encore trop tôt pour décider de les revoir ou non à la baisse». En tout cas, le climat semble plus propice pour le papier frais. Selon le management de la Bourse, un certain nombre de dossiers sont déjà en cours d'étude au sein du CDVM, ainsi que chez certaines banques d'affaires de la place. Pas de visibilité sur une ouverture du capital Afin d'optimiser l'attractivité de la Bourse de Casablanca, Hajji a enfin défini une date de départ pour la reprise de la caravane de la Bourse, annoncée depuis près d'une année. Celle-ci devrait démarrer à partir de fin mars. La société gestionnaire de la BVC compte mettre les bouchées doubles pour séduire les éventuels émetteurs. Outre la reconduction de la carotte fiscale pour les sociétés se décidant pour une IPO, la communication se fera également autour du rendement annuel moyen de la BVC, qui est de 15%, hors dividendes. Les PME s'introduisant dans le troisième compartiment de la Bourse bénéficieront par ailleurs de frais de cotation gratuits pendant une année. Par contre, concernant l'ouverture du capital de la BVC, Hajji estime qu'il n'a pas à se prononcer là-dessus. «Je ne suis pas actionnaire, et je ne représente pas le ministère de tutelle. Il faudrait plutôt voir auprès de ce dernier ou de l'Association professionnelle des sociétés de Bourse». Le marché à terme n'est pas pour demain Outre l'annonce d'un nouveau site, dont la démonstration a été convaincante, Le DG de la Bourse a mis en lumière d'autres perspectives pour l'année à venir. Ainsi, concernant le projet de régionalisation africaine de la Bourse de Casablanca, «nous travaillons avec certaines banques marocaines implantées à l'étranger, en Afrique de l'Ouest notamment, sur la possibilité d'introduire des sociétés étrangères à la Bourse de Casablanca, vers 2011. Le ministère des Finances est favorable à l'idée, malgré la pression sur les réserves de change», explique Hajji. Par ailleurs, Les professionnels de la City auraient démontré beaucoup d'intérêt pour la BVC en tant que hub financier de la région, selon Hajji. Un accord est en train d'être finalisé avec Footsie, pour un nouvel indice visant à donner de la visibilité internationale à la BVC. À terme, cet indice sera appelé à supplanter le Madex. Sinon, par rapport au marché à terme, la loi n'a pas été votée, puisqu'elle n'a même pas été présentée au Parlement. Le management de la BVC compte «militer»pour que le texte soit présenté à la prochaine session du Parlement en avril. Mais la concrétisation du projet ne serait pas possible avant minimum fin 2010.