La ville hautement touristique d'Agadir sera dans les semaines à venir, l'une des deux au monde à accueillir la nouvelle identité d'hôtels orientée 100% «Thalassa Sea & Spa» du groupe Accor. Ce nouveau joyau du bien-être et de la relaxation s'appellera Sofitel Thalassa Agadir, et «devrait sortir de terre vers la fin de ce premier trimestre 2010», déclare Marc Thépot, Directeur Général Accor Maroc. «Thalassa Sea & Spa» est une nouvelle marque de bien-être du groupe qui en remplace une autre, Accor Thalassa, avec déjà 16 sites «pieds dans l'eau» de grand luxe à travers le monde. Elle sera déployée à partir de la fin de ce mois à l'international. Sofitel Thalassa Agadir sera ainsi le 18e établissement cinq étoiles de l'enseigne. Côté chiffres: le gîte de luxe ne comptera pas moins de 150 suites, payés au prix fort, dont la surface sera le double des chambres actuelles chez Sofitel. Cette nouvelle offre est surtout complémentaire. Accor dispose déjà d'un Sofitel 5 étoiles à Agadir. Il s'agit par là de jouer sur le mix entre séjours de détente et d'affaires, tout en continuant son expansion avec l'installation de nouvelles enseignes du groupe. En janvier 2009, par exemple, le Suite Hôtel de Marrakech a ouvert ses portes et déjà, on entendait parler de l'arrivée d'une autre enseigne du groupe, la chaîne Etap Hotel, pour 2011. En ce qui concerne la chaîne économique déjà présente dans plusieurs régions du royaume, Ibis, Accor pense aussi grand: «C'est un programme de 500 millions de DH qui vise à construire 1.400 chambres à l'horizon 2012», avait déclaré Marc Thépot dans les colonnes d'un quotidien de la place. Un marché porteur au Maroc Le secteur de la thalassothérapie est en phase de devenir un marché à part entière dans lequel les groupes hôteliers n'hésitent plus à engager des investissements. Ce créneau, il y a juste quelques années, était encore très peu investi par ces derniers. De nos jours, il peut se revendiquer d'une clientèle. Un constat confirmé par un cadre à l'Office national marocain du tourisme : «Il faut dire que l'offre touristique du royaume a sensiblement évolué en qualité et en diversité». La même source poursuit en avançant que, concernant la thalassothérapie, «c'est un secteur qui a commencé récemment à se développer dans notre pays, au détriment d'autres destinations comme la Tunisie et d'autres pays de la Méditerranée». Evidemment, cette forme de tourisme reste pour l'heure l'apanage d'une clientèle de luxe, essentiellement étrangère, avec des offres tarifaires très variées – et très élevées aussi - en fonction de l'établissement et de la région. Pour en revenir à Accor, le groupe français réfléchit en ce moment à la possibilité de construire dans ce domaine, toujours «pieds dans l'eau», une vingtaine de luxueux riads qui offriront piscines et spas, destinés cette fois à une clientèle triée sur le volet. La Tunisie, sérieux concurrent Le secteur du tourisme de santé et de thalassothérapie est en pleine expansion en Tunisie. Ce pays occupe actuellement le deuxième rang mondial, juste derrière la France. Le secteur génère près de 4.000 emplois directs. Les stations thermales, les hammams et les centres de thalassothérapie reçoivent chaque année près de 3,3 millions de personnes, en majorité des Tunisiens, des Algériens et même des Marocains ! Les projets hôteliers intégrant des offres de spa et de thalassothérapie ont commencé à proliférer à partir de 1994. Aujourd'hui, la Tunisie compte 41 centres de thalasso. Pour rester dans la course et défendre son rang de deuxième destination mondiale, le pays mise sur une communication intensive et un marketing touristique de proximité à travers la participation aux salons et manifestations internationales spécialisés. Elle a réalisé une étude sur le développement de ce secteur à l'horizon 2020. «Nous sommes en pleine dynamique d'expansion»:Réda Faceh, Directeur développement - Accor Maroc Les Echos : Après l'annonce de séparer vos activités hôtels et services prépayés, doit-on s'attendre à d'éventuelles réorganisations au Maroc ? Réda Faceh : Non, je ne pense pas que ça va changer grand-chose sur le déroulement actuel de nos activités au Maroc. Nous gardons les mêmes projets de développement et n'envisageons pas d'effectuer de changement sur le plan organisationnel. Cette scission suscite, en effet, beaucoup d'intérêts concernant son positionnement sur le plan mondial, mais il n'ya aucune raison de penser que ce soit la même chose ici au Maroc. Quels sont vos projets en perspective ? Nous sommes, actuellement, en plein dans une dynamique d'expansion et de renforcement de notre présence. On vient, par exemple, de remporter un appel d'offres lancé par MED'Z, la filiale de la CDG, portant sur le développement du pôle hôtelier dans la zone de Casanearshore avec la construction d'un Ibis de 120 chambres. Il y aura également un deuxième Sofitel à El Jadida, un Novotel de 180 chambres et un deuxième Ibis dans la ville de Tanger. En mars dernier, nous avons signé un mémorandum d'entente avec le gouvernement marocain dans lequel Accor s'engage à développer ses offres avec de nouveaux hôtels. Sans oublier bien sûr le fait que nous nous inscrivons parfaitement dans le sens de la vision 2010 sur le tourisme développé par l'Etat. Quid du Sofitel Thalasso ? Ce projet viendra avec un positionnement plus haut de gamme, axé sur le bien-être, par rapport au premier Sofitel qui se trouve dans la même région. Et d'ailleurs, beaucoup de gens se sont interrogés sur les raisons qui nous ont poussées à implanter un deuxième Sofitel, alors qu'il en existe déjà un. Le fait est que ce nouvel hôtel complète notre offre sur deux créneaux à la fois. Un homme d'affaires, par exemple, a toujours besoin d'un lieu de relaxation et ce nouveau Sofitel s'y prête. En plus, on compte développer, en parallèle, des synergies opérationnelles et commerciales entre les deux établissements hôteliers.