Le Roi Mohammed VI a nommé de nouveaux membres dans l'équipe d'Aziz Akhannouch. C'est un gouvernement de 30 membres, qui répond mieux aux dispositions constitutionnelles, avec l'arrivée de secrétaires d'Etat. C'est aussi un gouvernement qui doit rapidement dynamiser l'action de l'Exécutif. Analyse. C'est un gouvernement censé faire aboutir les grands chantiers du gouvernement, à deux ans de la fin de son mandat. En plus du chef du gouvernement, la nouvelle équipe de l'Exécutif se compose de 30 maroquins, répartis en 19 postes de ministres, appuyés par cinq ministres délégués, et complétés par six secrétaires d'Etat. D'ailleurs, ce sont ces postes de secrétaires d'Etat qui viennent compléter l'architecture gouvernementale comme elle est prévue par la Constitution, qui prévoit effectivement que le gouvernement soit constitué des ministres, ministres délégués et secrétaires d'Etat. Mais attention, selon la loi fondamentale toujours, seuls les ministres et ministres délégués assistent au Conseil des ministres présidé par le Roi. S'agissant maintenant des grands chamboulements intervenus dans l'attribution des postes ministériels, on notera le remplacement de Chakib Benmoussa – nommé quelques jours plutôt à la tête du Haut-commissariat au plan (HCP) – par Mohamed Saad Berrada. Toujours dans le secteur de l'Education, mais dans l'Enseignement supérieur cette fois-ci, Azzedine El Midaoui succède à Abdellatif Miraoui. Faudrait-il y voir une conséquence de la grogne des étudiants, notamment en médecine ? En tout cas, un autre département, tout aussi marqué ces derniers temps par des remous, à savoir la Santé, a vu Aït Taleb céder son portefeuille à Amine Tahraoui. La team des ministres délégués et secrétaires d'Etat Le gouvernement s'est largement élargi aux secrétaires d'Etat, contrairement à l'équipe précédente. Les six secrétaires d'Etat nouvellement nommés sont Zakia Driouich (Pêche maritime), Omar Hejira (Commerce extérieur), Adib Benbrahim (Habitat), Hicham Sabiry (Emploi), Lahcen Essaadi (Artisanat et Economie sociale et solidaire) et Abdeljebbar Rachidi (Insertion sociale). Il est à noter que l'ensemble de ces secrétaires d'Etat sont adossés à des ministres, alors que les cinq ministres délégués sont tous directement rattachés au chef du gouvernement. Il s'agit des mêmes attributions que l'on retrouve dans le précédent gouvernement. On notera l'entrée de Karim Zidane, ministre délégué chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Evaluation des politiques publiques, en remplacement de Mohcine Jazouli. Pour sa part, Amal El Fallah Seghrouchni succède à Ghita Mezzour, en tant que ministre déléguée, chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration. Les grands chantiers du nouveau gouvernement Ce nouveau gouvernement est appelé à redynamiser le rythme de l'action gouvernementale, dans un contexte assez morose pour l'économie nationale. En plus des dossiers chauds dans les secteurs de l'éducation et de la santé, c'est le défi majeur de l'emploi qui apparaît comme le principal chantier du gouvernement. À ce propos, on notera l'arrivée de Hicham Sabiry, en tant que secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi. Sur un autre front, dans un contexte de sécheresse continue depuis plusieurs années, le secteur agricole est aussi sous les projecteurs. D'ailleurs, on signalera au passage le départ de Mohamed Sadiki, au profit de Ahmed Bouari, désormais nouveau ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts. Plus globalement, c'est la mise en œuvre des orientations du Nouveau modèle de développement qui est en jeu. Cette nouvelle feuille de route des politiques publiques doit entrer dans une phase d'accélération afin d'assurer plus de souveraineté à l'économie nationale. Passations de pouvoirs : Pas de temps à perdre ! Il faut dire que les choses sont allées très vite, comme il est d'ailleurs de coutume à chaque changement de gouvernement ou de remaniement ministériel. Les nouveaux et ministres partants ont procédé à une passation de pouvoirs dès hier, au lendemain de leur nomination par le roi Mohammed VI. Il en est de même des secrétaires d'Etat qui ont été installées dans la foulée par leurs ministres respectifs. À charge désormais, pour les nouveaux responsables, de poursuivre la gestion des chantiers urgents en cours, notamment les discussions au Parlement sur les nouvelles dispositions du Projet de Loi de finances, avec, notamment, la défense de leurs budgets sectoriels.