La Société régionale multiservice (SRM) de Casablanca-Settat est la première du genre à entrer en service dans le Royaume. Elle a officiellement pris le relais de la Lydec depuis le 1er octobre, et ce, pour les 30 prochaines années. Depuis le 1er octobre 2024, la gestion des services publics de Casablanca connaît un bouleversement majeur avec le lancement des activités de la première Société régionale multiservices (SRM) du Maroc. La SRM Casablanca-Settat, nouvelle entité responsable de la distribution d'eau potable, d'électricité et d'assainissement liquide, remplace ainsi Lydec, marquant un tournant dans la gestion des services publics de la région. Ce changement s'inscrit dans le cadre de la loi n°83-21 relative aux sociétés régionales multiservices, adoptée dans l'objectif de renforcer l'efficience des services et de garantir une meilleure qualité à l'ensemble des citoyens. Un modèle de gestion régionalisé et ambitieux La SRM Casablanca-Settat se distingue par son organisation régionale, avec un capital de 200 millions de dirhams réparti entre l'Etat (25%), le Groupement des collectivités territoriales Casablanca-Settat pour la distribution (40%), la région de Casablanca-Settat (10%) et l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) (25%). Ce modèle, qui couvre une population de plus de 7 millions d'habitants, vise à mutualiser les moyens et à garantir une gestion optimale et durable des ressources, tout en assurant une continuité de service et une adaptation aux besoins spécifiques de la région. La nouvelle société opère sur l'ensemble du territoire de la région, englobant Casablanca, Mohammedia et sept provinces, avec pour ambition de répondre aux défis posés par l'expansion rapide de cette zone clé du Maroc. Elle prend la relève de Lydec avec une mission claire : améliorer l'accès aux services publics tout en anticipant les besoins croissants d'une région en pleine transformation. Pour cela, un programme d'investissements de plus de 60 milliards de dirhams est prévu sur une période de 30 ans, afin de moderniser les infrastructures de distribution et de renforcer les réseaux existants. Changements clés dans la gestion des services publics Ce passage de Lydec à la SRM représente un changement significatif dans la gouvernance des services publics. Là où Lydec était un opérateur privé dans le cadre d'une gestion déléguée, la SRM adopte un modèle public régional, guidé par les principes de continuité du service, d'adaptabilité et d'égalité des usagers. Cette centralisation de la gestion vise à éliminer les chevauchements entre les anciens opérateurs et à optimiser les coûts, tout en garantissant un accès équitable aux services essentiels, tant dans les zones urbaines que rurales. Grâce à cette nouvelle structure, la SRM Casablanca-Settat espère corriger les disparités territoriales en généralisant l'accès aux services d'eau potable, d'électricité et d'assainissement liquide. Elle s'engage également à gérer de manière durable les ressources en eau, tout en tenant compte des enjeux environnementaux et de la rareté croissante de ces ressources. Défis et perspectives Si l'impact immédiat sur les usagers ne devrait pas se traduire par des changements notables en termes de coûts, la SRM promet une amélioration continue des services. Comme l'a expliqué Youssef Ettazi, directeur général de la SRM Casablanca-Settat, l'un des principaux défis sera de répondre aux attentes grandissantes des habitants tout en anticipant les besoins futurs. La gestion des ressources, notamment en eau et en électricité, devient cruciale dans un contexte de raréfaction. La transition vers cette nouvelle société s'appuie sur une collaboration étroite avec les autorités locales et centrales, ainsi que sur l'expertise des équipes héritées de Lydec. La SRM se fixe pour objectif de devenir un modèle d'excellence opérationnelle, en misant sur une gestion efficiente, équitable et durable des services publics dans la région de Casablanca-Settat. Avec ce changement, la région espère inaugurer une nouvelle ère dans la gestion des services publics, où l'optimisation des ressources, la réduction des disparités territoriales et l'amélioration continue des services seront au cœur des priorités.