Le déficit commercial s'est aggravé en août 2024. Cette détérioration est due à l'augmentation des importations, notamment de produits finis d'équipement, en dépit d'une baisse des achats énergétiques. Certes les exportations ont connu une progression, mais pas au point de peser autant pour équilibrer la balance. Le déficit commercial s'est creusé durant le mois d'août. C'est ce qui ressort des dernières données de l'Office des changes sur les échanges extérieurs. Les chiffres indiquent qu'une hausse du déficit commercial de 3,2% a été observée durant cette période. Il se situe désormais à -196,853 milliards de dirhams, contre -190,790 MMDH un an auparavant. Importations : les produits finis tiennent la corde Ce creusement est principalement dû à l'augmentation des importations de biens de 4,6% pour une valeur de l'ordre de 491,95 MMDH, bien que l'importation des produits énergétiques demeure en recul. À préciser que les approvisionnements en produits énergétiques ont régressé de 2,8%. Selon l'Office des changes, cette évolution fait suite, essentiellement, à la baisse de 26,5% des approvisionnements en houilles, cokes et combustibles solides similaires, conjuguée à une baisse de 7,3% des quantités importées. De leur côté, les importations de gasoil et fioul ont progressé de 9,3%. Pour leur part, les produits bruts ont enregistré une baisse de 4,7%, marquée par le recul des importations de l'huile de soja brute ou raffinée et de ferraille, déchets et autres minerais. En parallèle, d'autres segments de produits ont évolué. Il s'agit notamment des produits alimentaires, lesquels se sont accrus de 1,7%, en raison de la hausse des importations des animaux vivants et des fruits frais ou secs, congelés ou en saumure. Cette augmentation est contrebalancée par la baisse des approvisionnements en tourteaux. Même constat au niveau des produits finis de consommation qui ont grimpé de 4,3%. Les produits finis d'équipements ont suivi la même tendance avec une évolution des importations de 10,9%. Côté exportations, une hausse de 5,5% a été constatée pour un chiffre d'affaires de 295,097 MMDH. Et sans surprise, les métiers mondiaux continuent d'afficher de bonnes performances. Pour l'automobile, les ventes ont réalisé un accroissement de 7,6%. Les phosphates et dérivés suivent également une courbe ascendante avec une évolution de 11,7%, principalement tirée par la hausse des ventes des engrais naturels et chimiques et des phosphates, suite à l'augmentation des quantités exportées. Les prix, en revanche, enregistrent des baisses. Quant à l'aéronautique, il se place en tête de liste en termes de performances avec une croissance des ventes à l'international de l'ordre de 21,2%, suite à la progression des ventes du segment de l'assemblage et des exportations du segment EWIS. Néanmoins, la note mensuelle indique que les exportations électroniques et d'électricité sont quasi stables. Le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire s'inscrit également sur la même lancée. Ce dernier est contrebalancé par la baisse des exportations de l'industrie alimentaire au moment où un accroissement des exportations de l'agriculture, sylviculture et chasse est observé. Pour le textile et cuir, l'activité ne bat pas son plein. Un léger repli de 0,7% a été noté. Ce recul est principalement dû à la baisse des exportations des chaussures, estompée par la hausse des ventes des vêtements confectionnés, selon l'Office des changes. Les transferts MRE maintiennent le cap S'agissant des échanges des services au titre des huit mois de l'année, un excédent en baisse de 2,8% se dégage de la balance de services pour s'établir à 88,19 MMDH. Cette situation s'explique par une hausse de 14,3% des importations de services contre seulement une progression de 5,3% des exportations de services. Cependant, les recettes de voyage à fin août se sont établies à 76,401 MMDH, soit en évolution de 6,7%. Les dépenses de voyages ont totalisé 19,807 MMDH, ce qui représente une hausse de 18,3% par rapport à la même période l'an précédent. Par ailleurs, les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l'étranger ont atteint 80,964 MMDH, contre 77,961 MMDH à fin août 2023 (+3,9%). La même tendance haussière a été observée au niveau des recettes des investissements directs étrangers (IDE) au Maroc, lesquelles ont réalisé un bon cru durant ces huit mois enregistrant une nette amélioration de 13,9%. Tandis que les dépenses ont enregistré un recul de 18,6%, ce qui s'est répercuté sur le flux net IDE qui s'est accru de plus de 55%. En revanche, le flux net des investissements directs marocains à l'étranger a chuté de 86,6%, affichant ainsi des recettes en hausse de 0,2% et une baisse des dépenses IDME estimée à 35,8%. Maryem Ouazzani / Les Inspirations ECO