Des mesures de sauvegarde s'imposent face à une situation exacerbée par la sécheresse. Et, parmi elles, le maintien de la subvention des aliments du bétail. Pour les professionnels qui encensent la réactivité du gouvernement, cette aide a permis de maintenir le cap et de disposer d'une offre permanente. L'objectif actuellement est de stabiliser les prix, lesquels ont récemment connu à nouveau une augmentation. En raison de la rude sécheresse qui sévit au Maroc depuis quelques années, la situation du secteur agricole aurait pu être plus dramatique si le système de subventions des aliments de bétail n'avait pas été instauré. C'est du moins le constat sur lequel les professionnels de l'interprofession de la viande rouge s'accordent. Pour Abderrahmane Majdoubi, président de l'Association nationale des éleveurs ovins et caprins (ANOC), la réactivité du ministère de tutelle a permis d'amortir le choc des affres de cette crise et surtout de déployer les mesures appropriées. Des prix stables En effet, depuis le déclenchement de la vague inflationniste, le ministère de l'Agriculture a tenu plusieurs réunions avec les professionnels des différentes filières professionnelles afin d'apporter des solutions permettant de juguler les prix, surtout des viandes rouges, lesquels, rappelons-le, ont connu une flambée historique il y a près de deux ans. D'où le recours au programme d'importations de têtes prêtes à l'abattage pour préserver la génisse de reproduction. Dans la même perspective, la réunion qui s'est tenue récemment avec les professionnels des viandes rouges et la filière lait afin de mettre en place les dispositifs adéquats pour maintenir l'équilibre de ces filières. «Pour l'heure, le plus important est de pouvoir maitriser les prix et de les stabiliser pour qu'ils ne grimpent pas davantage. Je tiens toutefois à préciser que l'éventualité d'une baisse des prix est à écarter. Actuellement l'objectif est de préserver le cheptel pour maintenir la disponibilité sur le marché, comme cela a été le cas lors de Aïd Al-Adha. Il faut signaler que, contrairement à plusieurs pays fortement touchés par l'indisponibilité de la viande rouge sur le marché, nous avons limité la casse, vu l'intensité de la crise que nous traversons», déclare le président de l'ANOC. Pour lui, la subvention des aliments de bétail, laquelle par ailleurs se poursuit, a fortement contribué à garder la situation sous contrôle, autrement les prix de la viande auraient atteint facilement les 200 dirhams le kilo. Quant aux intermédiaires, le professionnel a dévoilé que des agrégats ont été proposés, mais l'exécution demeure difficile. Parmi les mesures discutées figure également la culture de variétés de semences plus résistantes. Une réflexion est aussi menée sur le transport de l'eau. Le ministère a évoqué le renforcement de l'action relative à la distribution des citernes d'eau au profit des petits agriculteurs. Tout compte fait, le professionnel a souligné que, pour l'heure, le cheptel national se porte bien et que la perte occasionnée est estimée entre 10 et 15% par rapport à l'année précédente. Autosuffisance Pour la filière lait, le professionnel déclare qu'actuellement le Maroc a dépassé l'autosuffisance. Plusieurs facteurs y ont contribué, y compris la diminution de la demande depuis le mois de Ramadan. À ce sujet, le ministre a insisté sur le fait de racheter le lait auprès des petits producteurs, peu importe la quantité. In fine, le président de l'ANOC n'a pas manqué de rappeler que des efforts colossaux ont été consentis, de part et d'autre, pour faire face aux différentes perturbations survenues, et qu'il est primordial de maintenir ce rythme. De ce fait, le travail se poursuit, et d'autres réunions sont prévues pour peaufiner ces mesures et mettre en œuvre des contrats programmes lait et viandes rouges. Pour rappel, à l'issue de cette réunion, le ministère a insisté sur la nécessité de collaborer avec les fédérations et les associations professionnelles des filières de viandes rouges et de lait pour évaluer et analyser la situation actuelle de ces secteurs. Le ministre a également souligné l'importance des mesures visant à garantir l'approvisionnement du marché national en viandes rouges et en lait et à faciliter l'importation des matières premières pour les fourrages et les composants, tels que la poudre de lait pour la production de fromages et autres dérivés laitiers. Toutefois, concernant la situation de la Fédération interprofessionnelle de viandes rouges (FIVIAR), c'est toujours le statu quo quant à sa gestion, après l'arrestation de son ancien président. Un point auquel le ministère compte également s'atteler. Abderrahmane Majdoubi Président de l'ANOC «Pour l'heure, le plus important est de pouvoir maitriser les prix et de les stabiliser pour qu'ils ne grimpent pas davantage. Je tiens toutefois à préciser que l'éventualité d'une baisse des prix est à écarter. Actuellement, l'objectif est de préserver le cheptel pour maintenir la disponibilité sur le marché, comme cela a été le cas lors de Aid Al-Adha. Il faut signaler que, contrairement à plusieurs pays fortement touchés par l'indisponibilité de la viande rouge sur le marché, nous avons limité la casse, vu l'intensité de la crise que nous traversons» Maryem Ouazzani / Les Inspirations ECO