Alors que le compteur du Maroc reste figé à zéro à mi-parcours dans ces jeux olympiques, les hommes de Tarik Sektioui ont l'occasion, ce lundi, de garantir une médaille en cas de victoire contre l'Espagne dans le tournoi olympique de football masculin. Balbutiant et chahuté en début de compétition, le Maroc s'est offert son match de référence vendredi, en terrassant les Etats-Unis (4-0) en quart de finale du tournoi olympique de football. «Ce que je peux dire, c'est que les joueurs ont été des hommes. Vous ne pouvez pas imaginer leur grand amour pour le drapeau marocain, la façon dont ils jouent et leur esprit combatif (...) En vérité, ces jeunes écrivent l'histoire. La dernière fois, nous avons joué un match difficile, et cette fois-ci, c'était une rencontre encore plus difficile», a analysé à chaud le sélectionneur Tarik Sektioui à l'issue du coup de sifflet final. Une place dans l'histoire à aller chercher Après son coup d'éclat, la bande à Hakimi a désormais rendez-vous avec l'histoire. En effet, en cas de succès ce lundi face à l'Espagne, le Maroc serait assuré de décrocher une médaille dans le tournoi, et se donnerait le droit d'espérer devenir la première nation africaine à s'imposer dans le tournoi olympique en presque un quart de siècle. En effet, depuis le Nigéria (1996) et le Cameroun (2000), l'or du tournoi olympique est resté la chasse gardée des pays d'Amérique latine, l'Argentine (2004, 2008) et le Brésil (2016, 2020) ayant remporté quatre des cinq olympiades qui ont suivi, interrompus par le Mexique en 2012. C'est dire l'ampleur de la mission qui attend les hommes de Sektioui, ce lundi, face à l'Espagne. Un adversaire prenable Il n'est pas exagéré de dire que le Maroc livre son match le plus important du tournoi ce lundi, que ce soit du point de vue du niveau de la compétition, ou de la qualité de l'adversaire. La Rojita, présentée au début de ce tournoi comme l'un des prétendants au sacre olympique, a elle aussi marqué les esprits en se qualifiant aisément face au Japon au tour précédent (victoire 3-0). Si Santi Denia, le sélectionneur espagnol se refuse à endosser le costume de favori, son équipe espère bien mettre fin à une disette de 32 ans. En effet, l'Espagne n'a plus goûté aux joies du sacre olympique en football depuis les Jeux de Barcelone en 1992, et reste sur deux finales perdues : en 2000, face au Cameroun d'un certain Samuel Eto'o, après avoir mené 2-0, et lors des jeux de Tokyo 2020, contre le Brésil. Forcément revancharde, la sélection espagnole ne se présente pas sans lacunes. Si elle n'est pas dépourvue de talents, elle n'est pas aussi dominatrice que sa grande sœur sacrée championne d'Europe, il y a quelques semaines. En effet, la défense a montré des signes de fébrilité tout au long du premier tour, en concédant au moins un but à chaque rencontre, et même deux lors de la dernière journée de la phase de poules, lors de la défaite face à l'Egypte (1-2). Des cadres au rendez-vous Et si la défense est le talon d'Achille de cette sélection espagnole, le Maroc a peut-être la clé pour faire sauter le verrou, en la personne de Soufiane Rahimi. Dans tous les bons coups du Maroc dans ce tournoi, l'attaquant d'Al Aïn, buteur à chaque sortie du Maroc dans ce tournoi olympique, est en très grande forme. C'est avec le statut de meilleur buteur du tournoi qu'il aborde d'ailleurs cette demi-finale (5 buts). Et s'il s'est montré autant à son avantage, c'est aussi parce que ses coéquipiers ont également répondu présent, à commencer par le capitaine Achraf Hakimi, buteur en quart contre les Américains, et passeur décisif en poule contre l'Iraq (victoire 3-0). Parmi les autres motifs de satisfaction, on peut aussi citer Bilal Khannouss, qui, certes, n'a pas encore débloqué son compteur buts, mais a déjà délivré 2 passes décisives dans le tournoi. Abdessamad Ezzalzouli, qui a peiné à se montrer décisif en début de tournoi, est lui aussi monté en puissance au fur et à mesure, comme en témoignent son but contre l'Iraq et sa passe décisive contre les Etats-Unis. La sélection olympique a de véritables atouts à faire valoir, et ne doit pas s'en cacher. Sa place dans l'histoire olympique est à ce prix.