C'est un bilan positif que l'on peut dresser de l'action du Maroc à la tête de Assemblée de l'ONU-Environnement (ANUE-6). C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. La présidente de l'ANUE-6, qui vient de se tenir à Nairobi, se réjouit «des avancées notables dans notre mission principale, à savoir oeuvrer en faveur du droit humain légitime à un environnement propre, sain et durable». Elle en veut pour preuve, le nombre de conventions internationales adoptées au cours des deux dernières années. La ministre cite notamment l'Accord sur la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale, le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal, le «Bilan mondial» sur les changements climatiques adopté au cours de la COP28, ainsi que le Cadre mondial sur les produits chimiques. Benali a également signalé que le mandat du Maroc à la tête de l'ANUE a été marqué par «la coopération et le multilatéralisme dans la lutte contre le changement climatique, la pollution et la perte de biodiversité, et ce, à travers des actions multilatérales efficaces, inclusives et durables». Il est ainsi évident pour la ministre que cette 6e Assemblée de l'ONU-Environnement a été cruciale, eu égard à la conjoncture mondiale actuelle. «Cette session a mis en avant trois points d'inflexion, à savoir les conflits armés que connaissent l'Europe et le Moyen-Orient, le risque d'instabilité politique dans le sillage des nombreuses élections prévues en 2024 et la pression que subit le système multilatéral», souligne Leila Benali. Urgence climatique La ministre n'a pas manqué de rappeler le nouveau record battu par les températures mondiales en 2023 ainsi que que l'urgence climatique qui continue de ravager des pays et des populations à travers le monde, avec un impact plus désastreux sur les plus pauvres et les plus vulnérables. Au point de pousser à l'extinction de centaines de milliers d'espèces. Ajouter à cela la dégradation des terres abritant plus de 3,2 milliards de personnes. C'est en grande partie pour toutes ces raisons que l'ANUE-6, considérée comme organe décisionnel multilatéral de plus haut niveau sur les questions environnementales, a, pour la ministre, été une session cruciale. Elle a ainsi réuni une dizaine de chefs d'Etat et de gouvernement, plus de 150 ministres chargés de l'Environnement et plus de 7.000 participants. C'est dire «l'engagement de tous à oeuvrer de concert pour parvenir à des solutions multilatérales et consensuelles à la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de la nature et de la pollution». D'ailleurs, quelque 15 résolutions ont été adoptées et des acquis remarquables ont été réalisés en matière de progrès vers la neutralité carbone, de lutte contre les produits chimiques et les déchets, entre autres problématiques. Il faut ajouter le lancement d'une initiative d'Alliance de bonne volonté climatique, dans le cadre du mandat du Maroc. L'ambition de renforcer la coopération multilatérale et l'adéquation du soutien financier à la science et la durabilité. Outre ces réalisations, la 6e assemblée de l'ANUE-6 a connu l'adoption d'une déclaration ministérielle d'une importance majeure, ayant pour objectif de rétablir la confiance dans le système multilatéral. Ce texte sera soumis au Secrétaire général des Nations Unies en tant que contribution au prochain Sommet de l'avenir, prévu en septembre de cette année à New York. Benali a profité de l'occasion pour mettre en avant les progrès réalisés au niveau national, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à travers les projets structurants dans plusieurs domaines, tels que les énergies renouvelables et l'hydrogène vert, la gestion durable des ressources hydriques. Sami Nemli / Les Inspirations ECO