Face à une sécheresse persistante, le bassin hydraulique de Sebou connaît une situation critique. Dans ce cadre, Nizar Baraka a fait le point sur les ressources en eau et les mesures d'urgence entreprises, dont la poursuite des grands projets de barrages et d'interconnexion des bassins destinés à sécuriser tant l'alimentation en eau potable que l'irrigation. Nizar Baraka, ministre de l'Equipement et de l'Eau, a présidé cette semaine les travaux du Conseil d'administration de l'Agence du bassin hydraulique de Sebou. Soulignant l'importance de l'eau et sa place stratégique dans tous les secteurs, en tant que pilier fondamental du développement économique et social du pays, le ministre a relevé que les travaux de ce conseil se déroulent dans un contexte climatique exceptionnel, marqué par un manque de précipitations aigu. Dans cette perspective, il a affirmé que le gouvernement travaille à tous les niveaux pour résoudre le problème de l'eau, conformément aux directives royales. Quatre nouveaux barrages dans le périmètre de Sebou Le ministre a précisé que le bassin de Sebou a connu, au cours de l'année écoulée, la poursuite de la réalisation de quatre grands barrages, qui permettront à l'avenir de renforcer l'approvisionnement en eau de ce bassin, pour faire passer sa capacité de stockage de 6,1 à 8,1 milliards de mètres cubes. Ces barrages comprennent le barrage Mdez dans la province de Séfrou, celui de Sidi Abbou dans la province de Taounate, le barrage Koudiat El Borna dans celle de Sidi Kacem, et celui de Retba dans la province de Taounate.Baraka a souligné, à cet égard, l'importance de ces projets dans la gestion des ressources en eau, la sécurité alimentaire, l'approvisionnement en eau potable et le développement agricole. Il a également réaffirmé l'engagement du gouvernement à poursuivre les efforts visant à garantir un accès durable à l'eau pour tous les citoyens et à promouvoir une gestion efficace des ressources hydriques. Etat d'avancement des principaux barrages Pour ce qui est du barrage Mdez, qui permettra l'irrigation de 30.000 ha dans la plaine du Saïs, il assurera la protection contre les inondations et contribuera à limiter l'exploitation excessive de la nappe du Saïss. Selon le ministre, son taux de réalisation a atteint 93%. De son côté, le barrage Sidi Abbou, dont le taux de réalisation est de 65%, assurera l'approvisionnement en eau potable de la ville de Taounate et des zones avoisinantes, ainsi que l'irrigation de 4.900 ha, tout en contribuant à protéger la plaine du Gharb contre les inondations. Le barrage Koudiat El Borna, dont l'avancement des travaux est à 78%, sera utilisé, quant à lui, pour l'irrigation et l'eau potable. En ce qui concerne le barrage Retba, dont le taux de réalisation est de 15%, Baraka a noté que sa capacité de stockage sera de 1 milliard de mètres cubes. Cet ouvrage contribuera à la protection contre les inondations, à limiter l'envasement du barrage d'Al-Wahda et à soutenir le transfert des eaux excédentaires du bassin de Sebou vers celui de Bouregreg. Situation critique et mesures d'urgence Le bassin de Sebou connaît depuis plusieurs années des épisodes de sécheresse successives qui ont fortement impacté les ressources hydriques. En effet, les années hydrologiques 2021-2022 et 2022-2023 ont enregistré d'importants déficits pluviométriques, de l'ordre de 38% et 70%, respectivement, par rapport aux années normales. La période du 1er septembre 2023 au 11 février 2024 a également été marquée par un manque de précipitations de 44%, affectant le remplissage des barrages du bassin dont le taux n'a atteint que 36,1% contre 50,8% l'année précédente à la même date. Face à cette situation critique, le ministère de l'Equipement a entamé un ensemble de mesures d'urgence telles que la gestion rationnelle de l'irrigation en fonction des apports en eaux des barrages et la régulation des prélèvements souterrains, afin de couvrir les besoins de la population aussi bien en eau potable qu'industrielle. La tutelle poursuit également la mise en œuvre des programmes structurants dans le bassin de Sebou. Ces projets concernent principalement l'achèvement des travaux et le démarrage de l'exploitation du projet de renforcement de l'alimentation en eau potable des villes de Fès et de Meknès. Il est prévu également, dans le cadre d'une gestion solidaire de l'eau, de réaliser la tranche urgente du projet d'interconnexion entre les bassins de Sebou et de Bouregreg pour le transfert de 300 à 400 millions de mètres cubes par an, et ce, en valorisant les eaux actuellement rejetées en mer. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO