L'écosystème de la formation englobant les établissements et institutions de formation régionale, les opérateurs économiques ainsi que les sociétés privées s'est réuni dans le cadre de l'atelier régional sur l'offre en formation et les besoins en compétences. Le but est d'entamer un processus de concertation afin de concevoir une offre en matière de ressources humaines qualifiées. Et ce, en phase avec la dynamique économique multisectorielle et l'alignement des programmes de formation régionaux sur les besoins actuels et futurs des investisseurs. Le binôme «formation-emploi» est toujours d'actualité. Il est intimement lié à la question de l'insertion professionnelle en relation avec l'amélioration du taux d'activité et son incident sur l'absorption du taux de chômage au sein de la région d'Agadir Souss-Massa. Sur ce dernier point, le taux de chômage de la région dépasse la moyenne nationale qui est de 13,5% et s'est élevé à 14,6% durant le troisième trimestre de l'année 2023. Par ailleurs, le taux d'activité au sein de la région est de l'ordre de 39,5%, soit un seuil également en dessous de la moyenne nationale de 43,2%. Par conséquent, ce débat autour de l'alignement de la «formation-emploi» met en exergue la problématique de l'adéquation de l'offre de formation avec les besoins en compétence au sein de la région en relation avec les transformations perpétuelles que connait le marché du travail, notamment le fait de s'orienter vers une approche multi compétences au lieu d'une orientation mono compétence. C'est la raison pour laquelle l'atelier régional sur l'offre en formation et les besoins en compétences, initié à Agadir, mercredi dernier, n'a pas dérogé à la règle en vue de concevoir une offre au service du développement économique du territoire. L'inadéquation de la fonction formation/emploi «Cette situation du marché de travail et ce chiffrage nous interpellent, notamment pour s'interroger sur les tendances d'investissement et de recrutement au niveau de la région et réfléchir sur l'offre en formation adaptée à mettre en place et à développer en réponse à cette évolution», avait insisté Saaïd Amzazi, Wali de la région de Souss-Massa. Au cours de cette réunion, les résultats de l'enquête menée par le CRI auprès d'une trentaine d'entreprises de la région, pour l'identification des besoins régionaux en capital humain par secteur d'activité, ont été présentés, ainsi que les résultats de l'étude annuelle des besoins en compétences réalisée par l'ANAPEC. Au niveau de cette institution, une moyenne annuelle de 15.000 demandes d'emploi est enregistrée pour seulement 6.000 à 7.000 offres. «Cet écart reflète l'inadéquation de la fonction formation/emploi dans certains secteurs et incombe à identifier les domaines de formation professionnelle prioritaires et stratégiques pour notre région, ainsi que de la structuration de l'offre de formation pour couvrir les différentes fonctions de travail en évitant les duplications et en hiérarchisant le niveau des programmes de formation en fonction de la structure réelle des emplois», a ajouté Amzazi. 18.585 chercheurs d'emploi en 2023 De plus, il ressort de l'évolution des chercheurs de l'emploi nouvellement inscrits durant la période 2018-2023 que l'effectif est passé de 9.560 chercheurs en 2018 à 18.585, soit un cumul de 84.581 chercheurs au total. Concernant l'évolution des insertions, elles sont passées à 46.110 durant la même période, soit 25.036 en contrat indéterminé et 21.074 en contrat déterminé durant la période 2018-2023. En se référant à la répartition régionale des chercheurs d'emploi nouvellement inscrits par province, force est de constater que la préfecture d'Agadir-Ida Outanane est classée première en captant près de 40%. Elle suivie de la province de Taroudant (27%), d'Inzegane-Ait Melloul (16%), de Chtouka Ait Baha (8%), Tata et Tiznit (5% pour chacune). «Afin de consolider les acquis dans ce domaine et développer la formation pour répondre à nos besoins réels et améliorer l'accès des jeunes à l'emploi, nous suggérons de développer une vision claire de la formation dans la région, outre la création d'un observatoire régional comme outil d'actualisation de l'information, de promotion de l'emploi et de l'orientation», avait proposé Karim Achengli, président du Conseil régional Souss-Massa. Selon lui, il s'agit d'assurer la convergence des programmes de formation et d'identifier les besoins de formation dans la région, en concertation avec les acteurs du tissu économique tout en élargissant l'offre de formation. Et ce, avec la création de nouvelles filières et l'implantation des établissements de formation professionnelle dans les zones rurales, ainsi que la mise en place d'un dispositif de suivi des parcours des diplômés et l'élaboration des bases de données les concernant». Par ailleurs, cette réunion a été marquée par la présence de l'écosystème de formation englobant les établissements et institutions de formation régionale, les opérateurs économiques ainsi que les sociétés privées relevant de l'agriculture et l'agroalimentaire, les produits de la mer, le tourisme et l'animation, l'offshoring, la plasturgie, l'industrie métallique et métallurgique, les matériaux de construction, la santé, l'automobile ainsi que la logistique. Yassine Saber / Les Inspirations ECO