Dans le cadre du projet d'Autoroute de l'eau Sebou-Bouregreg, la RADEEF lance un projet de 548 MDH destiné à lutter contre la pollution par les margines des huileries de la région de Fès-Meknès. Sept stations et 28 bassins d'évaporation sur 100 ha accueilleront, sans contrepartie financière, les margines, responsables de 88% de la pollution régionale et de l'arrêt des stations d'eau durant la récolte. Dans le cadre des directives royales visant à garantir la sécurité hydrique du Maroc et à réussir le projet d'autoroute de l'eau entre les bassins de Sebou et Bouregreg, la Régie autonome de distribution d'eau et d'électricité de Fès (RADEEF) poursuit ses efforts de préservation de l'environnement. Elle a ainsi lancé la tranche urgente du projet de lutte contre la pollution générée par les margines des huileries de la région de Fès-Meknès. Ce chantier, d'un coût de 548 millions de dirhams (MDH) comprend sept stations avec 28 bassins d'évaporation, réparties sur 100 ha, dans les préfectures de Fès, Sefrou, Moulay Yacoub et Taounate. Les margines y seront acheminées gratuitement par camions citernes pendant les deux premières années. La pollution des margines, un fléau régional Cette pollution industrielle représente 88% de la pollution totale de la région pendant la récolte des olives. Elle provoque l'arrêt des stations de production d'eau potable et de la station d'épuration des eaux usées de Fès pendant plus de trois mois. Pour préserver la qualité de ses ressources en eau, la région a prévu une enveloppe de 10,5 MDH pour une étude de dépollution oléicole en amont du barrage de Sebou. Cette étape est cruciale pour le transfert d'eau vers le Bouregreg, car l'oued Sebou concentre près de la moitié des charges polluantes du pays. Une forte concentration des unités de trituration d'olives Au cœur de la problématique de la pollution par les margines se trouve une réalité structurelle significative. En effet, la région compte plus de 4.810 unités de trituration, représentant une capacité de 769.000 tonnes. Cette infrastructure se compose de plus 100 unités de trituration à deux phases, 141 à trois phases, et 4.570 unités traditionnelles. Avec une empreinte importante dans la production nationale, Fès-Meknès détient plus de 320.000 ha d'oliveraies, contribuant ainsi à 38% de la production oléicole totale du pays. 40.000 ha sont spécifiquement dédiés à l'oléiculture dans la province de Meknès. Les responsables concernés estiment que cette réalité économique et agricole confirme l'importance stratégique de la région dans le secteur de l'oléiculture, tout en soulignant la nécessité cruciale de mettre en place des mesures environnementales plus rigoureuses. «La concentration élevée d'unités de trituration et d'oliveraies dans la région intensifie les défis liés à la gestion des margines et accentue l'impact sur la qualité de l'eau», nous explique un responsable à l'ABH de Sebou. La RADEEF maintient le cap des investissements tout en assurant des résultats positifs En dépit des engagements financiers de la RADEEF au niveau assainissement liquide, eau potable ou électricité, la région a enregistré une évolution positive de ses indicateurs techniques, commerciaux et financiers en 2022. Le montant des investissements a atteint environ 168 MDH, principalement consacrés à des projets d'infrastructures (98 MDH) ainsi qu'à l'extension et au renforcement des réseaux de distribution (51 MDH). Durant cette période, l'Agence a maintenu son équilibre financier avec des résultats positifs de 136 MDH. Ce résultat net a été injecté dans les comptes d'investissement de l'année 2023, permettant de poursuivre les projets tout en assurant la stabilité financière. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO