L'ESITH, établissement d'enseignement supérieur de renom au Maroc, célèbre l'obtention du Label EUR-ACE pour ses filières «Génie Industriel» et «Informatique et Management des systèmes». Cette reconnaissance internationale, délivrée par la Commission des titres d'ingénieurs en France (CTI), témoigne de la conformité de l'école aux standards académiques et professionnels européens. C'est l'une des nombreuses initiatives qui confirme l'excellence incarnée à l'ESITH. Interview croisée avec Abdelsamad Chouar, directeur des études à l'ESITH, et Meryem Essaket, responsable qualité à l'ESITH. Quels ont été les principaux défis pour obtenir la reconnaissance internationale du Label EUR-ACE pour vos filières «Génie Industriel» et «Informatique et Management des systèmes» ? Pour l'obtention de la reconnaissance internationale du label EUR-ACE, il faut se conformer aux standards académiques et professionnels européens définis par le référentiel EAFSG (EUR-ACE Framework Standards & Guidelines). Ce référentiel fixe les exigences et standards pour les formations d'ingénieurs avec des critères spécifiques pour les programmes et les instances d'évaluation. Le processus prévoit la soumission d'un dossier d'autoévaluation à la CTI (la commission des titres d'ingénieur), qui évalue la qualité de la formation, les ressources humaines et matérielles, les méthodes pédagogiques et les résultats d'apprentissage. Par la suite, un audit est réalisé par une équipe d'experts de la CTI, qui vérifie sur place les informations fournies dans le dossier et rencontre les différents acteurs de la formation (direction, enseignants, étudiants, partenaires professionnels....). Nous avons pu ainsi, par cette reconnaissance de la qualité de nos formations, bénéficier d'une décision favorable de la CTI, qui nous a accordé le label EUR-ACE pour une durée maximale de six ans, pour les filières «Génie Industriel» et «Informatique et Management des systèmes». Comment l'accréditation de la Commission des titres d'ingénieurs en France (CTI) a-t-elle influencé la structuration de vos programmes d'enseignement ? Depuis longtemps, l'ESITH place la qualité pédagogique au cœur de ses priorités. Elle met en place les moyens et les ressources nécessaires pour offrir une formation de qualité aux étudiants, adaptée aux évolutions du marché du travail et pour garantir leur employabilité avec un taux d'insertion actuel de 92%, six mois après l'obtention du diplôme. L'approche par compétence, au cœur de la formation d'ingénieur et de la structure des programmes, a déjà été adopté à l'ESITH depuis une vingtaine d'années. Le référentiel de la CTI a ainsi permis à l'ESITH de mettre en valeur nos pratiques par une forme de reconnaissance de nos réalisations que nous avons pu rassembler dans un dossier numérique composé de plus de 200 éléments de preuve. Vous disposez également d'un processus d'auto-évaluation… Oui, en effet. Le processus d'auto-évaluation mis en place pour obtenir le Label EUR-ACE consiste à se référer au document EUR-ACE Framework Standards and Guidelines (EAFSG), qui détermine les savoirs scientifiques, les savoir-faire et les capacités comportementales des ingénieurs diplômés européens. Le processus commence par un dossier de recevabilité contenant des données chiffrées sur l'école et les formations concernées, ainsi qu'un document présentant l'établissement, ses missions, ses objectifs, ses partenariats, etc. Si la demande est recevable, un dossier complet contenant le rapport d'auto-évaluation et les éléments de preuve est déposé à la CTI. Le rapport d'auto-évaluation doit démontrer que les formations respectent les critères de qualité du référentiel EAFSG, en se basant sur des indicateurs quantitatifs et qualitatifs, des analyses SWOT et des plans d'action. Par la suite, la CTI programme une évaluation par un audit dans son calendrier annuel. La visite d'une équipe d'experts de la CTI vérifie ainsi sur place les informations fournies dans le dossier et rencontre les différents acteurs de la formation. La décision de la CTI, qui accorde ou non le label EUR-ACE pour une durée maximale de six ans, s'accompagne d'un rapport des experts et avec des recommandations. Ce processus d'auto-évaluation a contribué à améliorer la qualité de l'enseignement à l'ESITH en incitant l'école à se conformer aux standards internationaux de formation d'ingénieur. Mais aussi ce processus nous a permis de nous inscrire dans une démarche d'assurance qualité et d'amélioration continue, à savoir permettre à l'école de réaliser un diagnostic de ses forces, faiblesses, opportunités et menaces, et de définir des objectifs et des actions pour y répondre. Tout en favorisant l'implication et la participation de tous les acteurs de la formation (direction, enseignants, étudiants, lauréats et partenaires professionnels) dans le processus d'évaluation et dans la mise en œuvre des recommandations. Cette reconnaissance permet aussi de renforcer la visibilité et la reconnaissance de l'école et de ses diplômés au niveau national et international. Comment vos différents partenariats ont-ils enrichi l'expérience des étudiants ? Pour les conventions double diplôme, l'ESITH a fait le choix d'intégrer des réseaux européens afin de se rapprocher et de s'aligner sur les standards de qualité de l'enseignement supérieur en pratique dans le continent. Dans ce cadre, l'école a conclu des partenariats double diplôme avec les écoles d'ingénieurs françaises suivantes : ENSAIT (Université de Lille), INSA Haut-de-France (Université Polytechnique Haut-de-France), ESTIA (Université de Bordeaux) et l'ENSISA (Université Haute-Alsace). L'ESITH a intégré le programme Erasmus+, en 2018, par la signature de 6 partenariats avec des universités européennes telles que l'University of West Attica (UNIWA), en Grèce, Tokat Gaziosmanpasa University – Istanbul Technical University, en Turquie, Saxion University of Applied Sciences, au Pays-Bas, Kadir Has University, en Turquie, et Gheorghe Asachi Technical University of Iaşi, en Roumanie. Ces partenariats ont permis des mobilités entrantes et sortantes avec les universités partenaires, notamment des mobilités d'étudiants (échange d'un semestre) et des mobilités staff administratif (formation et enseignement du personnel). Ces partenariats ont enrichi l'expérience des étudiants en leur permettant d'acquérir une double compétence et une spécialisation dans leur domaine d'études. Aussi ont-ils contribué à développer leur ouverture culturelle et leur adaptabilité en découvrant un autre pays, une autre langue et une autre pédagogie, et, finalement, de renforcer leur employabilité et leur attractivité sur le marché du travail national et international. Quels sont les projets d'amélioration prévus pour continuer à répondre aux attentes des employeurs et des étudiants ? L'ESITH, en tant qu'établissement d'enseignement supérieur, met en place plusieurs mécanismes pour assurer la qualité de ses formations d'ingénieur au cours des six prochaines années. Tout d'abord, l'école dispose d'un processus interne régulier qui évalue continuellement la qualité de ses programmes et de ses méthodes d'enseignement. Cela permet de détecter les faiblesses éventuelles et de les corriger rapidement afin d'offrir une formation de haute qualité. L'ESITH est également soumise à des évaluations externes effectuées par des organismes d'accréditation. Par exemple, le Label EUR-ACE est octroyé pour une durée maximale de six ans, ce qui signifie que l'école doit régulièrement se soumettre à des évaluations pour maintenir sa reconnaissance et garantir la qualité de ses formations. Les projets d'amélioration prévus par l'ESITH visent à continuer à répondre aux attentes des employeurs et des étudiants. Cela comprend, notamment, une veille constante sur les évolutions et les besoins du marché de l'emploi afin de mettre à jour les contenus des programmes et d'intégrer les nouvelles compétences et technologies demandées. Enfin, l'ESITH met en place des dispositifs d'évaluation continue, tels que des enquêtes auprès des étudiants et des diplômés, mais aussi des employeurs, afin de recueillir leurs feedbacks et suggestions d'amélioration. Ces retours sont ensuite pris en compte pour ajuster et améliorer les formations. Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO