Si l'année 2009 n'a pas été très rentable pour le marché central des actions, le bilan n'est pas le même pour celui des OPCVM. En effet, selon nombre de professionnels, ceux-ci ont très peu ressenti la crise. L'activité, dans sa grande majorité, a affiché des évolutions haussières. En effet, le segment obligataire a bénéficié de la baisse des taux d'intérêt durant le premier semestre 2009. Partant, tous les OPCVM obligataires ont réalisé des performances qualifiées même d'«insolentes» par certains gestionnaires de fonds. À l'époque, les statistiques de Bank Al-Maghrib sur les OPCVM avaient relevé d'importantes performances au niveau des fonds obligations pour le moyen et long termes. Ceux-ci avaient pourtant traversé de longs mois de quasi-stagnation, avant de reprendre sur un trend haussier au 1er semestre 2009. Ainsi, ils se sont améliorés de 25,3%, à l'heure où les fonds des OPCVM monétaires se sont accrus de 9,7%. Pour les derniers agrégats en provenance de la Banque centrale, les chiffres démontrent un encours de 336 millions de DH pour les OPCVM contractuels à fin novembre 2009. À la même période de 2008, cet encours était de 199 millions. Concernant les OPCVM monétaires, ils totalisent 27,7 milliards de DH, contre 20,2 milliards une année auparavant. S'agissant des OPCVM obligations, tous termes confondus, l'actif s'élève à 24,8 milliards de DH. Un chiffre qui dépasse de loin celui des OPCVM actions et diversifiés, qui s'élève à 3,5 milliards de DH. Développer plus d'instruments pour les particuliers Les professionnels estiment que la bonne santé du marché des OPCVM est bien partie pour durer. Et pour cause, puisque de plus en plus d'institutionnels y font appel. «Les investisseurs n'hésitent plus à y placer leur argent, soit via une structure qui va le gérer, soit en le gérant eux-mêmes. Il n'y a donc, a priori, pas de raison pour que le marché connaisse des difficultés, en dépit des conditions tumultueuses endurées par la Bourse de Casablanca», constate un gestionnaire de fonds. En outre, le CDVM est très prolifique concernant la réglementation sur les OPCVM, qu'il met en consultation pour propositions avant adoption définitive. Cependant, selon un analyste, «le marché reste en grande partie focalisé sur les investisseurs institutionnels, au détriment des particuliers, lesquels mériteraient le développement d'instruments spécifiques». Performances disparates Les performances des OPCVM sont le plus souvent visibles sur le long terme. Ainsi, sur trois ans glissants, c'est le fonds Attakafoul qui affiche la meilleure performance dans la catégorie actions, en s'envolant de 132,77%. Il est suivi par Patrimoine Al Moussahama, avec une progression de 77,48%. Et par Patrimoine Actions, qui avance de 66,87%. Tous ces fonds sont gérés par Wafa gestion, qui chapeaute également le premier classé pour la catégorie OPCVM Diversifiés. Cap Générosité, en l'occurrence, a augmenté sa performance de 210,21%. Il est suivi par FCP Medersat.com (géré par BMCE Capital Gestion), qui s'apprécie de 117,3%, juste devant Patrimoine Avenir (CFG Gestion), avec 10,65% d'augmentation. Quant aux OPCVM Obligations (moyen et long termes), c'est CDG Horizons qui se place en pôle position avec une progression de 13,22%, talonné de près par FCP Capital Terme (BMCE Capital Gestion), dont la performance prend 13,17%. Quant aux OPCVM Obligations court terme, c'est SG Trésor Plus (Gestar) qui s'illustre en avançant de 10,48%, devant FCP Cap Institutions (+7,49), géré par Wafa gestion.