Pour réduire autant que possible l'impact des déchets liquides sur l'environnement, la ville de Fès a alloué 1 MMDH à la réalisation de plusieurs projets d'envergure. 333 MDH sont consacrés à la réalisation d'un tunnel long de 13 km et de quatre mètres de diamètre. Ce dernier est destiné à empêcher le déversement des eaux usées dans la rivière Oued El Jawahir, située au cœur de l'ancienne médina. La ville de Fès est équipée d'un réseau d'assainissement s'étendant sur 2.387 km et possède quatre stations de pompage. Chaque jour, une quantité de 120.000 m3 d'eau est traitée grâce à un réseau de traitement long de 280 km. Le processus de traitement comprend des étapes primaires et secondaires, utilisant la technique des boues actives. Les quatre lignes de traitement des eaux usées sont complétées par une autre qui valorise le biogaz afin de répondre aux besoins en électricité de la station. Malgré les efforts déployés, la pollution continue de compromettre l'approvisionnement en eau potable dans certaines zones, principalement en raison des rejets dans les eaux de l'Oued Inaouen et de l'Oued Sebou. Les déchets liquides ont atteint 198 millions de mètres cubes en 2020 (Mm3) et devraient dépasser 267 Mm3 à l'horizon 2050. Plusieurs projets dans le pipe Afin de faire face de manière optimale à l'impact des déchets liquides sur l'environnement, la ville de Fès a alloué une somme de plus d'un milliard de dirhams (1 MMDH) à la réalisation de plusieurs projets d'envergure. Dans ce cadre, un investissement de 333 millions de dirhams (MDH) a été dédié à la construction d'un tunnel à Oued Fès. Il permettra d'assurer le drainage efficace des eaux de pluie et des eaux usées provenant de la zone Est de la ville. L'objectif principal est d'empêcher le passage des eaux usées par la rivière Oued El Jawahir, située au cœur de l'ancienne médina. Cette rivière représente un élément essentiel du patrimoine de la ville. Elle a souffert, de nombreuses années durant, des conséquences de la pollution et de la négligence. Grâce à un tunnel d'une longueur de 13 km et d'un diamètre de quatre mètres, ce projet contribuera à protéger la rivière et à préserver son caractère historique, tout en améliorant la qualité de vie des habitants. Par ailleurs, la Régie autonome de distribution d'eau et d'électricité de Fès (RADEEF) envisage également de lancer des travaux d'élargissement de la Station de traitement des eaux usées, pour un investissement de 300 MDH. Un autre projet prévoit la construction d'une station de traitement des boues issues de cette station. Doté d'un budget de 134,1 MDH, ce dernier permettra le traitement des eaux usées de la ville par séchage, entraînant ainsi une réduction significative des quantités de déchets et facilitant leur réutilisation. 300 millions de DH pour le recyclage des eaux usées Ce projet innovant permettra l'arrosage d'espaces verts (480 ha), du Golf Royal (70 ha) et de celui d'Oued Fès (35 ha). Grâce à une technique de traitement trimodal par filtration sur sable et rayonnement ultraviolet, la RADEEF sera en mesure de produire jusqu'à 33.000 m3 d'eau par jour. Pour l'acheminement de ces eaux traitées vers les zones ciblées, elle mettra en place trois réservoirs, quatre stations de pompage et une canalisation de 80 km. Ce projet permettra à la ville de Fès de s'ériger en modèle en matière de réutilisation des eaux usées et de développement durable. Il contribuera également à améliorer la qualité de vie des citoyens en offrant plus d'espaces verts pour les citoyens. Rappelons que pour renforcer sa résilience en matière de gestion des ressources en eaux, la capitale spirituelle se prépare au lancement des travaux de l'Institut de formation aux métiers de l'eau, de l'assainissement et de l'environnement (IFMEAE). Nécessitant un budget prévisionnel de 105,6MDH, cet institut sera conçu pour accueillir 313 apprenants en formation initiale et continue. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO