Les projets du groupe OCP – inscrits dans son programme d'investissement vert 2023-2027, doté de 130 MMDH – ont capté 64,8 MMDH du montant projeté. Celui-ci s'élève à 76,7 MMDH d'investissements engagés suite à l'approbation de 21 conventions et avenants. Activation du dispositif principal et spécifique lié à l'investissement, réduction de 45% du nombre de documents requis pour les investisseurs et placement des CRI dans le giron du Chef du gouvernement, la machine de l'investissement est lancée à pleine vitesse. Le but étant d'inverser la répartition actuelle entre investissement public et privé. En témoigne la tenue, mercredi dernier, de la 1re Commission nationale des investissements instituée par la nouvelle Charte de l'investissement, qui marque une étape cruciale dans l'opérationnalisation de la loi cadre n° 03-22 formant Charte de l'investissement. En chiffres, la commission présidée par le Chef du gouvernement a approuvé 21 conventions et 4 avenants pour un montant global de l'ordre de 76,7 MMDH, permettant la création de 5.728 emplois directs et 14.707 indirects. À noter que ces conventions et avenants sont dominés par le secteur industriel avec 53,6 MMDH, soit près de 70% des investissements engagés. Elles sont suivies du dessalement de l'eau de mer (14% des investissements projetés) et des énergies renouvelables (4%). Le dispositif mis en place dans le cadre de la nouvelle Charte de l'investissement a par ailleurs ouvert la voie à l'instauration du principe de l'équité territoriale. Dans ce sens, 80% des primes octroyées aux investissements précités sont situées en dehors de l'axe Casablanca-Rabat-Tanger. Les deux tiers des investissements relèvent de projets nationaux Plus des deux tiers des investissements projetés dans le cadre des conventions et avenants approuvés par la commission relèvent d'investissements privés nationaux contre un tiers pour les investissements étrangers. Dans ce sens, le groupe OCP a capté 64,8 MMDH du montant des investissements projetés (76,7 MMDH) grâce à trois projets relevant de son programme d'investissement vert (sur la période 2023-2027) doté de 130 MMDH. Ce dernier prévoit, entre autres, la mise en place d'une station de dessalement de l'eau de mer à Safi dont la capacité de dessalement d'ici 2027 devrait atteindre 560 Mm3 (dont 110 Mm3 à réaliser en 2023). Le reste, à savoir 11,9 MMDH, représente des investissements privés détenus en majorité par des capitaux marocains. Au total, le dispositif de soutien a mobilisé 642 MDH de primes liées à l'investissement. Sur les 26 projets approuvés (y compris ceux à caractère stratégique), 10 ont bénéficié de la prime sectorielle plafonnée à hauteur de 5%. Le reste a bénéficié à part égale (8 pour chaque mesure de soutien) de la prime territoriale fixée entre 10 à 15% du montant de l'investissement. Celle-ci est déterminée en fonction des deux catégories de préfectures et provinces déjà catégorisées. Quant à la prime genre, fixée à 3% et visant une intégration accrue de la femme en matière de création d'emplois, elle correspond à plus de 30% de la masse salariale féminine. Six projets supplémentaires stratégiques En application des nouvelles prérogatives de la Commission nationale des investissements et des dispositions du décret d'application relatif au dispositif de soutien spécifique aux projets à caractère stratégique, la commission a attribué le caractère «stratégique» à six projets d'investissement supplémentaires. Correspondant à un potentiel d'investissement de 54,8 MMDH, ces projets devraient générer 13.260 emplois directs et 33.150 emplois indirects. Ils seront examinés par le Comité technique des projets d'investissements stratégiques (CTPIS) avant leur approbation finale par la commission. Sur le plan sectoriel, quatre projets, parmi les six ayant été dotés du caractère stratégique, concernent l'écosystème du véhicule électrique, et, notamment, le volet relatif aux batteries. S'exprimant sur la rallonge budgétaire de 10 MMDH – ouvrant des crédits supplémentaires et récemment actée par le gouvernement -, Mohcine Jazouli, ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de l'Investissement, de la convergence et de l'évaluation des politiques publiques, a souligné que le transfert d'une partie de l'investissement public du budget général de l'Etat -prévu dans le cadre de la LF n° 50-22 pour l'année budgétaire 2023 -n'affectera pas ce volet. Ce gap sera comblé par des partenariats publics-privés et l'activation d'autres leviers, à travers la priorisation des projets. Pour rappel, la loi organique de la loi de Finances autorise le gel de 14% des investissements publics programmés afin d'activer cette rallonge budgétaire, et ce, en dépit des prévisions concernant les hypothèses ayant prévalu à l'élaboration de la loi de Finances 2023. Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO