En dépit d'une conjoncture qui a mis l'ensemble des opérateurs à rude épreuve, OCP a réussi à maintenir le cap et à réaliser des résultats en hausse. Une performance qui a permis au groupe de se doter d'un programme d'investissement ambitieux. Ce sont des perspectives ambitieuses que prévoit l'OCP pour la période 2023-2027. En effet, après une première phase du programme d'investissement menée avec brio, le second s'annonce encore plus prometteur avec la mobilisation d'environ 13 milliards de dollars. Dans le détail, ce programme consiste à augmenter les capacités minières et de production d'engrais pour atteindre 20 millions de tonnes à l'horizon 2027 contre 12 millions produites actuellement. Pour aboutir à cet objectif, il est prévu de procéder, dans ce second programme, à une extension des capacités minières via l'ouverture d'une nouvelle mine à Meskala ainsi que l'installation d'un nouveau complexe de production d'engrais à Mzin. Toutefois, en dépit de ce renforcement de capacités, l'OCP s'engage à atteindre la neutralité carbone d'ici 2040. En dehors des engrais, le groupe inclut d'autres productions dans son plan d'investissement. Il s'agit, notamment, de l'ammoniac vert, pour lequel OCP aspire à atteindre une production d'un million de tonnes d'ici 2027. Pour les produits chimiques spécialisés, l'objectif est d'aboutir à un volume de 20.000 tonnes de fluor et de 30.000 tonnes de produits intermédiaires pour les batteries lithium-fer-phosphate durant la même période. Du côté de l'énergie verte, le programme table sur une capacité de production de 5 gigawatts (GW) d'énergie propre d'ici 2027. Le dessalement d'eau de mer n'est pas en reste. Le groupe ambitionne d'atteindre une capacité de 560 millions de m3 en 2027, dont 110 millions devraient être réalisés en 2023 grâce à la mise en service de plusieurs nouvelles stations de dessalement. À noter que ces ambitions s'inscrivent dans la continuité des réalisations enregistrées en 2022. En effet, OCP s'est engagé à contribuer à la préservation de la sécurité alimentaire mondiale en renforçant sa mission axée sur les agriculteurs. Dans ce sens, des initiatives ont été entreprises pour soutenir les agriculteurs africains lors de cette période marquée par une flambée des prix. La contribution du groupe s'est illustrée à travers des remises sur 550.000 d'engrais, ciblant 4 millions d'agriculteurs sur le continent. La dernière initiative en date est l'engagement du producteur de phosphate à dédier plus de 4 millions de tonnes d'engrais aux cultivateurs du continent durant l'année en cours. Ce programme d'approvisionnement en engrais comprendra un volet dédié à la formation et au renforcement des capacités, en partenariat avec des acteurs locaux, en phase avec l'approche du Groupe centrée sur le fermier. Cette allocation permettra de garantir que les bons engrais soient disponibles pour l'ensemble du continent, en vue de stimuler les rendements pour 44 millions d'agriculteurs dans 35 pays. Performances 2022 Par ailleurs, il faut noter que durant la même période, le marché a été marqué par les perturbations de la chaîne d'approvisionnement liées au conflit russo-ukrainien, la réduction des exportations chinoises, et la hausse des prix des intrants. Résultat des courses, les prix des engrais ont atteint des niveaux record. En revanche, ceux des engrais phosphatés ont connu une baisse progressive à partir du troisième trimestre, impactés par une contraction de la demande et des conditions météorologiques défavorables dans des marchés clés. Pour surmonter ces aléas, le groupe a fait preuve de résilience et a continué à servir sa clientèle, notamment à forte demande, à savoir l'Amérique du Sud, l'Afrique et l'Asie. Mais les efforts consentis n'étaient pas vains. OCP a réalisé un chiffre d'affaires de 114,6 milliards de dirhams, en hausse de 36 % par rapport à l'année précédente. Cette performance s'explique par la hausse des prix de vente sur les trois segments (Roche, Engrais et Acide) qui a compensé la baisse des volumes constatée. L'efficacité opérationnelle du groupe, combinée à l'amélioration des prix de vente, ont permis de neutraliser la hausse des coûts de l'ammoniaque et du soufre, et se sont traduites par une progression de 38 % de l'Ebitda. Quant aux dépenses d'investissement, elles se sont élevées à 20 MMDH. Mariem Ouazzani / Les Inspirations ECO