Je me suis réveillé dimanche matin avec un sentiment particulier. Au-delà de la joie inqualifiable que je ressentais, je me suis demandé si je ne rêvais pas. Tout cela était-il bien réel ? Tous les Marocains ont certainement ressenti la même chose. Est-ce un rêve ou une réalité ? Le Maroc est bien en demi-finale de la Coupe du monde. Même les plus optimistes n'auraient jamais parié sur une telle performance des Lions de l'Atlas. Au départ, on espérait simplement sortir d'un groupe extrêmement relevé avec le Canada, la Belgique et la Croatie. Passé les huitièmes de finale contre l'Espagne, le Maroc a ensuite accompli un exploit historique. Mais après un match très solide contre le Portugal, on ne parle plus d'exploit. Faire partie du dernier carré de ce Mondial fait la fierté des Africains, des Arabes et du monde entier. Le Maroc, premier pays arabe et africain à se qualifier pour les demi-finales d'une Coupe du monde, envoie un message fantastique aux grandes nations du football, et au-delà. Voir les Lions de l'Atlas à ce niveau rééquilibre les idées reçues. Cela redore le blason du continent africain et de l'ensemble du monde arabe. Ceux qui encouragent les plus méritants sont aussi derrière nous. Comme l'a si bien dit Walid Regragui, nous sommes un peu le Rocky Balboa de la compétition. On se bat avec notre coeur, alors que plusieurs joueurs, blessés, ont quand même joué. Des joueurs comme Boufal et Zyiech n'ont jamais autant couru de leur vie. Aujourd'hui, grâce à ce qui a été accompli par la bande à Regragui, tous ceux qui ne savaient pas situer le Maroc sur une carte ont reçu une leçon de géographie. Tous ceux qui voyaient le Maroc se casser les dents ont reçu un cours de football moderne. «Nous ne sommes pas là pour épater la galerie, on joue avec nos qualités et l'essentiel est de gagner», dixit Regragui. Chapeau l'artiste.