Guelmim-Oued Noun était à l'honneur de la 3e édition des conférences MD Talks, tenue samedi dernier dans le chef-lieu de la Région. Ses potentialités lui permettent de se positionner en tant que future capitale mondiale des énergies renouvelables et l'une des Régions les plus prospères du Royaume. C'est une belle brochette d'invités qui ont pris part à l'événement «MD Talks», le cycle de conférences organisé par Maroc diplomatique. Pour cette édition, tenue samedi 22 octobre, les organisateurs ont choisi de zoomer sur la Région Guelmim-Oued Noun, afin d'échanger autour des énergies renouvelables en tant que chantier transversal au cœur du Nouveau modèle de développement. Des ministres en exercice, d'anciens ministres, des représentants diplomatiques de plusieurs pays, des hauts responsables institutionnels et des dirigeants de nombreuses entreprises nationales et internationales... tous ont fait le déplacement à cette occasion. Pourquoi parler des énergies renouvelables à Guelmim ? Le choix du chef-lieu de cette Région précisément pour tenir ladite conférence n'est pas anodin, ont souligné les organisateurs ainsi que les responsables locaux. «D'aucuns se demandent ce qui se passe à Guelmim. Je répondrai, et pourquoi pas Guelmim ?», lance d'emblée Mbarka Bouaida, présidente du Conseil régional de Guelmim-Oued Noun. «C'est au nord ou encore au centre du pays que les grands événements se déroulent. Or, notre Région est prometteuse et il faut le souligner. Aujourd'hui, l'avenir se construira plus dans le sud», ajoute-t-elle. Déroulant les grands chiffres qui caractérisent la Région, Bouaida déplore qu'avec un taux de croissance de 3,5% dans ce territoire, qui s'étend sur plus de 60.000 km2 et détient 2 ports et deux aéroports, en plus de ses 2.930 Km de routes... Guelmim-Oued Noun enregistre également 21% de taux de chômage, dont 45% sont des hauts diplômés. C'est à cet égard et à celui de l'énorme potentiel dont dispose la Région que cette dernière doit saisir l'occasion historique qui se présente à elle afin de concrétiser son modèle de développement et créer de l'emploi, insiste la présidente du Conseil régional. Cet avis était largement partagé par tous les intervenants lors de la séance d'ouverture de cette journée. Il s'agissait, en l'occurrence, de Mohamed Najem Abhai, le wali de la Région, Jabrane Reklaoui, le directeur général de l'Agence pour la promotion et le développement économique et social des provinces du Sud ainsi que de Hassan Alaoui et Souad Mekkaoui, les cofondateurs de Maroc diplomatique. Vers un nouveau cap Afin de capitaliser pleinement sur son potentiel, Guelmim-Oued Noun doit se positionner sur l'opportunité de la transition énergétique, préconise Ryad Mezzour, le ministre de l'Industrie et du commerce. Prenant part à la plénière de cette 3e conférence des MD Talks, Mezzour est convaincu que la Région peut devenir l'une des plus prospères au Maroc, dans quelques années seulement. Il souligne aussi que les provinces du Sud sont l'une des trois zones les plus compétitives au monde en matière de production d'énergie renouvelable. «Cette zone a deux concurrents éloignés, à savoir le Chili et la côte ouest australienne», a-t-il affirmé, notant que «ce n'est pas un hasard s'il y a un énorme intérêt des investisseurs du monde entier pour cette zone». En termes d'investissements, le ministre a fait savoir que la Région de Guelmim-Oued Noun est la plus attractive du Maroc, notamment grâce à son positionnement, indiquant que dans les 4 à 5 années à venir, 40% à 50% des montants d'investissements prévus au Maroc concerneront cette Région. Mezzour a, par ailleurs, insisté sur le travail collectif qu'il reste à faire pour accompagner ces investissements colossaux de «taille jamais vue au Maroc», et qui constituent une opportunité industrielle «exceptionnelle» en termes d'intégration, appelant à capter cette attractivité qui se veut «unique» et «transformative» pour la Région. Pour sa part, la ministre de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a mis en avant le fait que la Région soit riche d'un patrimoine matériel et immatériel très important, et dispose d'un potentiel énorme en matière d'énergies solaire, éolienne et d'hydrogène. La ministre a souligné la nécessité d'assurer la durabilité de ces énergies et de les préserver face aux changements climatiques, mettant en avant le rôle du capital humain dans le développement durable, en tant qu'acteur majeur initiateur de tout changement dans le domaine de la transition énergétique. Au volet social, la ministre recommande vivement l'accompagnement des coopératives de la Région, particulièrement les coopératives féminines qui opèrent dans les métiers verts. Sami Nemli / Les Inspirations ECO