Le Maroc et le Polisario vont tenir une deuxième réunion informelle préparatoire à un cinquième round de négociations dans les premières semaines de janvier. D'ailleurs, l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, s'active ces derniers jours à organiser cette seconde réunion entre les deux parties. Néanmoins, le lieu et la date de la réunion n'ont, pour l'instant, pas été révélés par l'ONU. Le 5e round de négociations devrait, en principe, se tenir à Manhasset comme pour les précédentes rencontres, a affirmé une source proche du dossier. Selon cette dernière, le Maroc est en train d'étudier le lieu et la date de la deuxième réunion pour qu'aucun retard ne soit enregistré dans le processus de négociations. «Normalement, la rencontre devrait se tenir dans les premières semaines de janvier dans le cadre discret de la localité autrichienne de Dürnstein, sur les rives du Danube, en Autriche».Le 24 décembre, le porte-parole du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies avait déclaré que «l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, tente d'organiser une seconde réunion de pourparlers informels pour le Sahara en début d'année».Face à l'action de Christopher Ross, le Polisario essaye de semer les obstacles sur le chemin des négociations. La question des sept activistes pro-Polisario incarcérés à la prison de Salé et en instance de jugement devant le tribunal militaire de Rabat pour intelligence avec l'ennemi est subitement réapparue dans l'agenda du Polisario. Le soi-disant Premier ministre de la pseudo « RASD » avait déclaré que si le Maroc voulait de sérieuses négociations, il devrait libérer tous « les activistes sahraouis arrêtés », faisant allusion au groupe Tamek qui avait visité auparavant les camps du Polisario. Le Secrétaire général de l'ONU avait fait savoir dès la fin de l'affaire Haidar que le Maroc et le Polisario avaient convenu du principe de la tenue d'une réunion préparatoire dans la perspective d'un 5e round de négociations directes. «Le cinquième cycle des négociations devrait se tenir dans les plus brefs délais, car il nous faut faire des progrès dans les pourparlers. Nous devons créer une certaine confiance politique entre les parties concernées... Je continuerai à promouvoir le processus de négociations au Sahara», avait déclaré Ban Ki-moon le 14 décembre à New York, lors de sa conférence mensuelle au siège des Nations-Unies. La première rencontre informelle de Dürstein, tenue le mois d'août dernier, était le premier contact direct entre le Maroc et le Polisario depuis l'échec de quatre sessions de négociations à Manhasset. Une affaire de droits de l'homme ? Dans sa dernière présentation, la semaine dernière devant le gouvernement, Taieb Fassi Fihri, le ministre des Affaires étrangères, est revenu sur la question de l'instrumentalisation des droits de l'homme par les adversaires, «qui vise à occulter les acquis réalisés par le royaume au niveau international ». Le ministre a également souligné que « la communauté internationale a clairement réalisé que l'Algérie se dérobe face aux négociations au moment où les Nations-Unies et les pays influents insistent sur le fait que la question centrale ne porte pas sur un dossier au demeurant traité d'un point de vue humanitaire, mais bien sur l'amorce de négociations sur le fond du conflit, pour parvenir à un règlement politique de compromis ». Le chef de la diplomatie marocaine a aussi réitéré la disponibilité du royaume à s'investir pleinement dans ce sens, soulignant la nécessité, pour la communauté internationale, de se pencher sur la situation des séquestrés dans les camps de Tindouf, dont l'Algérie entrave le recensement par le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), de sorte qu'il puisse traiter convenablement leur lamentable situation.