Et de quatre pour le festival Founoun des poésies marocaines qui se déroulera du 13 au 18 mai, à Agadir. Une nouvelle fois, la poésie sera à l'honneur, mais cette fois-ci avec une dimension très particulière. Il s'agit de porter un regard hybride sur l'errance de la poésie marocaine, notamment sa transhumance dans une posture aussi bien géographique que linguistique et stylistique. De l'expression poétique amazighe en passant par l'expression judéo-marocaine jusqu'à l'Arabo-andalouse, les variantes poétiques au Maroc sont multiples. «À l'instar des autres éditions, nous voulons aborder ce brassage culturel et cette pluralité qui marque la poésie marocaine en vue de la réconcilier avec les lecteurs puisque cette production a transhumé il y a longtemps dans l'oubli et la méconnaissance», souligne Leila Errhouni, directrice du festival Founoun. Avant d'ajouter «qu'il est temps d'introduire l'enseignement de ces poésies dans les écoles et de les faire connaître à nos concitoyens comme faisant partie du patrimoine littéraire marocain et universel».Après Abdellatif Laâbi, Abderrafie El Jaouahiri ou encore Fatéma Chahid et plusieurs autres, cette 4e édition fera la part belle au poète syrien Adonis. Avant de se déplacer à Agadir, le jeudi 16 mai, l'avant-première de cette édition se fera, en début de semaine prochaine au théâtre Mohammed V à Rabat où Adonis fera des lectures de son répertoire poétique. Une pléiade de poètes confirmés dont Salah El Ouadie, Mourad Kadiri et Mohamed Taous participera également par des récitals poétiques dans différentes langues et expressions. Toutes les lectures seront accompagnées par des musiciens qui produiront des morceaux choisis dans des décors thématiques. Cette édition sera également une occasion pour rendre hommage aux poétesses et aux poètes qui ont œuvré, depuis plusieurs années, à enrichir le répertoire de la poésie et à explorer le monde de la création littéraire. Ainsi, dans la poésie d'expression arabe classique, ce sont les poètes Mohamed Tabbal et Ahmed Lemsyheh qui vont être sacrés. Quant à la langue amazighe et hassania, c'est respectivement le poète Ali Chouhad et Taleb Bouya auxquels un hommage sera rendu. S'agissant du français, c'est la poétesse Fatéma Chahid qui a été retenue. D'autres activités sont au programme. Un concours de création poétique est organisé en faveur des étudiants pour permettre aux amateurs et aux poètes en herbe de s'exprimer et de se mesurer à leurs condisciples. La remise des trophées aux jeunes poètes primés se fera lors de la cérémonie de clôture. Par ailleurs, une table ronde ayant pour thématique la «poésie soufie, spécificités et globalité», sera animée par Faouzi Skali, président fondateur du Festival de la culture soufie ainsi que par Touria Ikbal, poétesse et spécialiste. In fine, une soirée musicale est également au menu. La diva Karima Skali, accompagnée de son orchestre, gratifiera le public d'une soirée musicale de chants soufis. Par ailleurs, c'est l'association Forum Founoun pour la création et la culture qui organise cette manifestation en collaboration avec la Faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université Ibn Zohr d'Agadir, sous l'égide du Théâtre national Mohammed V et en partenariat avec le Conseil régional des droits de l'homme du Souss-Massa-Drâa et de la Maison de la poésie du Maroc.