Le Département de Nizar Baraka souhaite réaliser une étude d'évaluation de son système d'agrément des personnes physiques ou morales qui exécutent des prestations d'études et de maîtrise d'œuvre pour son compte. L'objectif étant de favoriser l'émergence d'une ingénierie nationale compétitive et de qualité. Les détails d'une réforme longtemps demandée par les membres de la FMCI. La décision est prise, le ministère de l'Equipement et de l'eau va enfin changer son système d'agrément des personnes physiques ou morales qui exécutent des prestations d'études et de maîtrise d'œuvre pour lui. Le Département de Nizar Baraka confiera ainsi à un partenaire externe, la mission de réaliser une étude d'évaluation de ce système et de proposer les scenarii pour sa réforme. L'objectif étant de favoriser l'émergence d'une ingénierie nationale compétitive et de qualité, est-il expliqué. Selon le ministère, le système actuel d'agrément des Bureaux de conseilsen ingénierie (BCI) a, depuis sa mise en application en 2000, permis de franchir deux importantes étapes, à savoir : rendre accessibles les appels d'offres relatifs aux prestations d'études, de maîtrise d'œuvre et d'assistance BCI ; et organiser l'ingénierie nationale autour de BCI structurés, couvrant tous les secteurs socioéconomiques et maîtrisant les technologies les plus complexes. Toutefois, sa mise à exécution a ressorti certains dysfonctionnements inhérents notamment à son mode opératoire. Plusieurs problèmes sont, en effet, ressentis tant par les BCI assujettis au système, que par l'Administration et les utilisateurs du système. Une bataille gagnée par la FMCI D'ailleurs, les membres de la Fédération marocaine du conseil et de l'ingénierie (FMCI) n'ont cessé de s'opposer à ce système, depuis sa mise en place. «C'est une grande victoire que nous venons d'enregistrer après plusieurs longues années de lutte», déclare Nabil Benazzouz, président de la FMCI. Bref, la réforme du système d'agrément objet de l'étude s'avère nécessaire pour renforcer son rôle en tant que moyen d'action pour le développement compétitif de l'ingénierie nationale et l'amélioration de sa capacité d'intervention, conformément à l'approche stratégique globale de l'écosystème prévu par le contrat programme signé entre les professionnels et le ministère en septembre 2018. Selon la note de cadrage du projet, l'étude à concevoir devra permettre de définir le champ d'implication des BCI dans les différentes phases des projets et des systèmes avec ses différentes composantes : conseil, ingénierie, expertise, formation, audit, évaluation, assistance technique ... Adéquation de l'offre et de la demande Elle devra aussi évaluer l'adéquation de l'«Offre» des opérateurs en conseils et en ingénierie du secteur et la «Demande» relative aux besoins du secteur (maîtres d'ouvrage et donneurs d'ordre) en ressources humaines qualifiées et profils de formation; identifier les bonnes pratiques à valoriser à travers un benchmark à l'international ; et établir de nouveaux objectifs qui constitueront le nouveau cadre de la refonte du système actuel, découlant eux-mêmes d'une nouvelle vision et stratégie de développement de l'ingénierie nationale à mettre en exergue selon les orientations du contrat programme liant l'Etat au secteur. Des enquêtes auprès des professionnels de conseil et d'ingénierie nationaux et auprès des administrations concernées par les différents domaines d'activité devront aussi être instituées. S'agissant des scenarii à mettre en œuvre, en vue d'aboutir à un nouveau système d'agrément, ils devront s'apesantir sur certains points cruciaux relevés par les professionnels, l'Administration et les usagers. Par exemple : il s'agira d'assurer plus de transparence dans l'accès à la commande publique des BCI soumissionnaires dans les marchés publics et la simplification des procédures administratives. Les maîtres d'ouvrage devront aussi bien identifier et exprimer leurs besoins en conseil et ingénierie et être à même de les évaluer à leur juste valeur. Les BCI devront eux aussi s'organiser en interne pour mieux accéder à la commande publique. Les domaines concernés Les domaines d'activité concernés par le système d'agrément géré par le ministère chargé de l'Equipement et de l'eau sont actuellement au nombre de 17 répartis comme suit : Hydraulique urbaine ; Routes, autoroutes et transport ; Ouvrages d'art ; Barrages ; Travaux maritimes ; Travaux de génie de défense à caractère spécifique ; Etudes agricoles ; Industrie et énergie ; Etudes générales ; Calcul de structures pour bâtiments à tous usages ; Réseaux des fluides pour bâtiments à tous usages ; Voierie, réseaux d'assainissement et eau potable ; Réseaux d'électricité basse et moyenne tension; Réseaux téléphoniques et éclairage public ; Etudes d'impact sur l'environnement ; Géologie, géophysique, hydrologie, hydrogéologie ; et Sécurité contre les incendies dans les constructions. Aziz Diouf / Les Inspirations ECO