La nouvelle vient de tomber, laissant perplexes les autorités tunisiennes. La société suédoise Autoliv, numéro un mondial des airbags et ceintures de sécurité et d'autres équipements automobiles, a annoncé la suppression de 820 emplois à travers ses usines implantées en France, en Allemagne, au Mexique et en Tunisie. L'usine la plus touchée par ce plan de licenciement reste la chaîne de montage de ceintures de sécurité basée en Tunisie. Autoliv va en effet supprimer 650 postes rien que pour la filiale tunisienne. Celle-ci devrait être délocalisée vers la filiale de Turquie. Selon la directrice des ressources humaines, «la société Autoliv est en Tunisie pour longtemps et a pour objectif de s'y développer, car la qualité, l'adaptabilité et la flexibilité du personnel constituent un avantage comparatif déterminant». Ainsi, Benoît Marsaud, PDG d'Autoliv en Tunisie, a annoncé qu'il ne mettait pas en cause la qualité de la main-d'œuvre et sa rapidité d'adaptation à la culture industrielle, mais que cette décision du groupe suédois était imputable à la conjoncture difficile que connaît le secteur automobile en 2009. L'équipementier suédois, qui réalise plus de 70% de son chiffre d'affaires en Europe et en Amérique du Nord, a déjà supprimé des milliers d'emplois, conséquence d'une industrie sinistrée par la crise économique. Il rappelle en outre qu'à fin septembre l'entreprise comptait 36.200 emplois, contre 41.300 un an plus tôt. Quatre usines affectées Afin d'adapter ses capacités de production à la demande, Autoliv a décidé de fermer des usines en France, en Allemagne, au Mexique et en Tunisie, a indiqué le groupe dans un communiqué. Au Mexique, il a commencé à transférer ses opérations d'assemblage d'airbags de Querétaro vers Matamoros. Les employés affectés par cette restructuration se verront proposer de travailler à Matamoros ou dans l'une des deux autres usines de Querétaro. En janvier 2009, Autoliv avait acquis les actifs du sous-traitant français NPC afin d'assurer ses livraisons. En raison de la faible demande, cette usine sera fermée au début de l'année prochaine, poursuit Autoliv dans son communiqué, ce qui affectera 140 personnes. Trente autres employés seront enfin contraints de quitter l'entreprise avec la fermeture en Allemagne du centre de logistique d'airbags. «Dans une industrie automobile très concurrentielle, nous devons constamment améliorer notre compétitivité et adapter notre capacité à la demande actuelle», s'est justifié le directeur exécutif d'Autoliv, Jan Carlson.