Echec cuisant. Après six mois de travail acharné et de négociations interminables, Saab Automobile, propriété de General Motors (GM) n'intéresse plus le constructeur suédois de sportives de luxe, Koenisegg. La décision fait tomber à l'eau les espoirs de GM qui comptait se «débarrasser» de sa filiale suédoise avant la fin de 2010. «Nous sommes naturellement déçus de cette décision», a réagi Fritz Henderson, le PDG du constructeur américain. Une déception tout à fait compréhensible, puisque General Motors comptait sur cette vente avant la fin du processus de redressement de son entreprise. Saab n'est plus séduisant La décision d'abandonner les négociations avait été annoncée mardi, par le PDG de Koenigsegg. «Nous avons le regret d'arriver à la conclusion difficile et douloureuse que nous ne serons pas en mesure de conclure l'acquisition de Saab Automobile», avait déclaré Koenigsegg dans un communiqué. Des incertitudes et des risques se seraient installés au fur et à mesure que les retards dans la finalisation de l'affaire s'accumulaient. Le plan de «relooking» prévu pour Saab Automobile ne tenait plus la route. Le charme est tombé et Saab ne séduit plus, d'où la décision de Koenisegg de stopper les pourparlers. De son côté, Fritz Henderson a affirmé qu'une communication sera faite la semaine prochaine pour «évaluer la situation» avant de prendre une décision. Restructuration chez General Motors Europe En attendant, Saab reste dans son giron, qui compte également Opel. À ce propos, Nick Reilly patron de GM Europe a annoncé que son usine, basée à Bochum, une ville du land de Rhénanie en Allemagne, ne sera pas fermée. Cependant, 9.000 à 9.500 postes seront supprimés entre cette usine et la filiale britannique de GM, Vauxhall. Cela signifie une réduction de 20% sur la masse salariale totale du constructeur. Nick Reilly a également annoncé une réduction, au même taux, de la capacité de production de l'usine de Bochum. Le deuxième plus grand site de la filiale allemande de GM continuera donc d'exister. La suppression de ces postes entre dans le cadre de la stratégie de restructuration adoptée par General Motors Europe qui, jusque là, employait près de 50.000 salariés. Le constructeur avait, en effet, annoncé en novembre la suppression de 10.000 emplois et l'annulation du processus de cession de sa marque Opel à Magna, spécialiste canadien de l'équipement, qui s'est associé à la banque russe Sberbank pour concrétiser l'acquisition. Un communiqué de General Motors avait fait part d'une situation financière « correcte» malgré ses dettes. L'Allemagne avait accordé un crédit de 1,5 milliard d'euros à la filiale du géant américain pour sauver Opel de la faillite. Angela Merkel, chancelière allemande, a déclaré à l'occasion que General Motors vient de s'acquitter de la dernière tranche de remboursement de cette dette. Sacré tour de passe-passe !