Depuis deux mois, le centre national des essais et d'homologation (CNEH) et l'Union pour la promotion du secteur automobile au Maroc (UPSAM) sont dans l'impasse. L'UPSAM avait dénoncé au mois de novembre la rupture de communication entre les différents importateurs du (BRIC)1 dont les dossiers d'homologation pour de nouveaux modèles de voitures sont bloqués depuis janvier 2009. Le CNEH qui, d'ailleurs ne reconnait pas l'utilité de l'UPSAM, communique directement avec les importateurs et traite les dossiers au cas par cas. Selon Abdelaziz Ezzaim, chef du CNEH, le nombre de dossiers concernés par ce blocage ne dépasse pas une vingtaine de demandes d'importation de nouveaux modèles, essentiellement en provenance de Chine, en plus d'un ou deux modèles indiens. Ce qui est loin de la centaine de dossiers avancés ultérieurement par l'UPSAM. Abdelaziz Ezzaim n'y va pas par quatre chemins pour établir la conclusion de son analyse de la situation. Pour lui, la totale responsabilité incombe totalement aux importateurs, qui se sont empressés de passer commande sans tenir compte du reste du processus. «Puisque l'homologation d'un nouveau modèle vient après l'importation et le dédouanement des voitures. La logique voudrait qu'on commence par l'homologation du prototype de la voiture concernée, et qu'on vérifie la conformité du modèle aux normes requises», lance-t-il. Cette inversion de la démarche coûte cher aux importateurs concernés. Surtout qu'il s'agit de quelques centaines de voitures importées non homologués, qui de surcroît génèrent des coûts additionnels de stockage. Garantie de fiabilité Le centre national des essais et d'homologation exige des certificats de réussite de tests de contrôle européens que les constructeurs effectuent auprès d'une soixantaine de laboratoires internationaux accrédités. Les différentes composantes de tout nouveau modèle sont passées au crible. «Ce sont là des garanties incontournables sur la fiabilité du modèle, sans oublier que la sécurité de l'utilisateur en dépend», explique Ezzaim. Le certificat de conformité est donc une condition sine qua non préalable à l'exportation des voitures vers les marchés internationaux. Et d'ajouter que «les anciennes demandes d'homologation se traitaient avec plus de célérité, parce qu'il s'agissait souvent de modèles déjà commercialisés sur le marché européen et disposant de touts les certificats nécessaires». Résultat des courses: les deux parties ne cessent de se renvoyer la balle et à ce rythme, le blocage risque de durer très longtemps. (I)BRIC : Brésil, Russie, Inde et Chine.