Nouveau tour de vis pour verrouiller la sécurité des transactions interbancaires. Le Groupement pour un système interbancaire marocain de télé-compensation (GSIMT) vient d'opter pour une nouvelle technologie beaucoup plus sophistiquée pour assurer la sécurité des échanges de paiement entre les établissements bancaires : le MPLS (Multi Protocol Label Switching). «Après une période d'expérimentation, nous avons basculé vers ce système depuis le 1er février. Avant, nous étions en liaison directe avec chaque banque, ce qui en cas de sinistre, présentait le risque d'arrêt du système ou du moins des difficultés de reprise», indique Abdellah Belmadani, directeur général du GSIMT. Concrètement, avec le MPLS, les lignes d'interconnexion entre les banques sont doublées, ce qui a un double avantage : d'un côté, un traitement record des transactions et de l'autre, une sécurité accrue du système. Ainsi, si la première ligne tombe en panne, la seconde prend la relève et assure la continuité du service. L'enjeu est de taille : le GSIMT traite un volume d'affaires moyen de 6 MMDH par jour avec un pic qui peut atteindre 13 milliards. En termes d'opérations, ce sont pas moins de 250.000 transactions qui passent quotidiennement dans le système, sous l'œil bienveillant des techniciens du Groupement avec là aussi, un record qui peut culminer à 450.000. Les établissements bancaires étant le nerf de l'activité économique, la moindre faille peut donc mettre à genoux plusieurs secteurs et bloquer la machine. Virements, encaissements de chèques, transferts d'argent... toutes les opérations courantes d'une banque peuvent passer à la trappe. Il est donc préférable de prévenir plutôt que de guérir... Risques tous azimuts En effet, les risques qui planent sur la sécurité du système ne manquent pas. «Notre mission est très critique. Nous gérons un flux d'opérations bancaires impressionnant, dont toute la roue de l'économie dépend. On ne peut pas se permettre un arrêt du système, même momentané», insiste le DG du GISMT. Toutes les précautions sont ainsi prises pour assurer la pérennité du système. Salles informatiques sécurisées, climatiseurs qui assurent le refroidissement des machines... Et pour plus d'assurance, le processus est étudié pour héberger une copie conforme du système auprès d'un prestataire externe. On est jamais sûr... L'autre menace qui hante les experts chez GISMT est d'ordre financier. Si une banque est débitrice alors qu'elle n'a pas de solde, plusieurs clients peuvent en souffrir et la réputation de la banque en prend un sacré coup. Pour y remédier, les établissements bancaires ont mis la main à la poche en mettant en place un fonds de garantie crédité de 500 MDH. Sa mission ? «En cas de défaut de paiement, le fonds se substitue à la banque et la crédite d'une avance en attendant que celle-ci règle la facture», explique Abdellah Belmadani. Une formule qui marche visiblement. Indicateurs en hausse Durant le 4e trimestre 2012, le taux de rejet des chèques s'est en effet replié de 17 points par rapport au trimestre précédent, pour s'établir à 2,45% tous motifs confondus, alors que le taux global des effets de commerce (LCN) rejetés demeure fixé à 18,6%, dont 16.9% pour le motif «insuffisance de provisions». En tout cas, l'activité du GSIMT n'arrête pas de croître d'année en année. Rien que pour le quatrième trimestre 2012, le nombre de moyens de paiement scripturaux échangés via le Système Interbancaire Marocain de Télécompensation (SIMT), géré par le Groupement, s'est hissé à 14,6 millions d'opérations. Ce chiffre est en hausse de 9,8% par rapport au trimestre précédent et de 6,7% comparé à la même période de l'année écoulée. Une embellie qui coïncide avec la reprise de l'activité transactionnelle en cette période de l'année, ce qui, en termes de valeur, s'est accompagné d'une progression de 7,4% des montants bruts échangés : 403 contre 375 MMDH un trimestre auparavant.