Effet de la période estivale, mois de ramadan... les trois derniers mois étaient, grosso modo, jalonnés par des pics de consommation. Pourtant, les chèques n'étaient pas forcément les plus plébiscités par les Marocains pour le paiement de leurs opérations. Sur le troisième trimestre, en effet, ce ne sont pas moins de 6,5 millions de chèques qui ont été échangés, pour un volume total de 232 MDH, un chiffre en repli comparé à la même période de l'année précédente (6,6 millions de chèques émis), selon les statistiques du Groupement du système de compensation interbancaire marocain de télé-compensation (GSIMT). Face à cette tendance, le DG du GSIMT, Abdellah Belmadani, tempère: «Cette baisse saisonnière est tout à fait normale puisqu'elle a coïncidé avec la période estivale et plus spécialement le mois de ramadan. Une période au cours de laquelle la monnaie fiduciaire (billets de banque) est largement utilisée contrairement à celle sculpturale, à l'instar des chèques et des lettres de change normalisées (ndlr: LCN)». Pour le DG du GSIMT, la tendance pour les neuf premiers mois de l'année s'est tout de même maintenue en restant supérieure à celle constatée un an auparavant. Mieux, la dynamique continuera sur son trend jusqu'à la fin de cette année. En gros, la régression des échanges des moyens de paiement (tous types confondus) d'un trimestre à l'autre se monte à -5,48% à 13,3 millions d'opérations pour une baisse en valeur de 6,29% à 375 MMDH. Comparé à la même période de l'année écoulée, le troisième trimestre a connu une hausse de 2,29% en nombre et de 2,15% en valeur. La structure par moyens de paiement échangés ne s'écarte pas des chiffres enregistrés lors du trimestre précédent. Ainsi, les chèques occupent la première place dans le total des remises en nombre et en montant avec respectivement 49 et 62%, suivis des virements domestiques avec des proportions de 34 et de 21% et des LCN de 7 et 15%. Quant aux ordres de prélèvement et les virements en provenance de l'étranger, ils se classent au dernier rang. Toujours plus de chèques sans provisions Dans le cadre de sa stratégie de sécurisation des moyens de paiement, Bank Al-Maghrib a entrepris de recueillir auprès des établissements bancaires, les données relatives aux différents cas de fraude recensés sur les cartes bancaires et les chèques en circulation. Cependant, il reste encore du chemin à parcourir pour être dans les normes. Les statistiques trimestrielles du GSIMT font ressortir un taux de rejet des chèques, tous motifs confondus, de 2,62% au cours du troisième trimestre de l'année en cours, en repli de 0,15 point par rapport au trimestre précédent. Cependant, la tendance demeure toujours haussière par rapport à la même période de l'année écoulée (+0,07). De quoi raviver les inquiétudes de l'institut d'émission sur le sujet. Le nombre global de rejets se porte à 172.706 sur un volume de 6,5 millions de transactions reçues. La structure des rejets par motif au cours du 3e trimestre dégage comme à l'accoutumée une prépondérance de la catégorie «insuffisance de provision» avec une part de 1,48 contre 0,92% pour l'ensemble des autres motifs dits «bancaires». Quant aux rejets dits «techniques», ils s'établissent à 0,21% du total des transactions. Parallèlement aux chèques, l'autre moyen de paiement souvent utilisé par les entreprises, la LCN, ne déroge pas à la tendance haussière des rejets. Intégrant l'ensemble des motifs de rejet, le taux d'impayés LCN s'est élevé à 17,95 contre 17,85% au cours des trimestres écoulés. Sur un volume de 923.124 LCN échangées, 165.689 sont retournées impayées au cours du trimestre en référence. Egalement, le motif «insuffisance de provision» accapare une part prépondérante des rejets LCN (16,32%), alors que le reste des motifs de rejets s'établit à 1,63%, y compris les rejets techniques, lesquels se situent à 0,31%.