La semaine prochaine, pendant deux jours, le Maroc parlera gouvernance. Un bien grand mot, si galvaudé ces dix dernières années qu'il n'accroche même plus. Pourtant, la bonne gouvernance peut être la clé de bien des maux dont souffre notre pays, aussi bien sur le plan politique qu'économique. L'initiative de notre ministre des Affaires générales d'organiser les premières assises nationales de la gouvernance est louable. Force est de constater qu'il n'y a pas que le gouvernement qui doive s'inspirer d'un tel débat et des recommandations qui peuvent en ressortir. Notre tissu économique, fait en majorité de PME, est le premier concerné. L'entreprise marocaine doit être sensibilisée au maximum à l'importance d'une bonne gouvernance. Ce n'est pas pour rien que le débat sur la gouvernance en général et sur la gouvernance d'entreprise en particulier ressurgit au moment des crises économiques et financières. Régir les relations entre dirigeants d'entreprise, organes de gouvernance, actionnaires et autres parties prenantes est la meilleure manière de créer de la valeur pour l'entreprise, lui éviter d'être otage de l'un ou l'autre des intervenants et lui permettre de faire face de manière plus sereine aux difficultés du marché et aux imprévus conjoncturels. Sans une bonne gouvernance, nos entreprises et particulièrement nos PME sont loin d'être blindées. C'est de cette manière que de très beaux projets ont connu des crises cardiaques. La crise financière peut être dépassée par une réinjection de cash, la crise conjoncturelle peut être dépassée par de l'innovation, une offensive commerciale et une mobilisation générale des équipes, mais la crise de gouvernance peut mener à la mort subite, au moment où l'on s'y attend le moins. Aujourd'hui, les engagements pris par le Maroc à plusieurs niveaux et dans plusieurs secteurs vitaux pour notre économie ne donnent pas droit à l'erreur, ni aux entreprises nationales, ni au gouvernement et le seul pare-choc dont nous disposons n'est autre que la gouvernance.