Quelle est la place qu'occupe la PME dans la stratégie de développement économique nationale ? Deux niveaux de réponse à cette question. Le premier est politique. C'est celui que nous retrouvons dans les discours, les promesses et les sorties médiatiques où le gouvernement place la PME et la TPE au cœur des priorités et les présente comme l'espoir de la croissance dans notre pays. Véritable levier de développement économique, la PME doit être en tête des priorités de toutes les décisions stratégiques des cinq prochaines années. Cependant, une fois les projecteurs éteints, que reste-t-il des beaux discours et des théories ? C'est justement le deuxième niveau de réponse à notre question. Dans l'économie réelle, la PME est malmenée et mal aimée par le système financier, ignorée par la machine législative. Elle est rarement consultée et pratiquement jamais impliquée dans les débats qui pourtant la concernent, comme celui des délais de paiement ou encore de la fiscalité. La PME n'a pas les mêmes moyens de pression sur ses clients et donneurs d'ordre pour débloquer le cash dont dépend sa trésorerie et donc sa survie. Elle est souvent et, surtout en ce début d'année, prise entre le marteau de chercher de plus en plus de marchés et d'opportunités d'investissement et l'enclume de se faire payer pour avoir les moyens d'aller de l'avant. L'enjeu national en matière de croissance, de relance de plusieurs secteurs où la PME est le principal acteur, de régionalisation... nécessite plus que quelques outils de soutien et de motivation de cette même PME. La meilleure aide qu'on puisse apporter à ces entreprises est de lui assurer une fiscalité adaptée et de mettre à sa disposition un cadre législatif qui la protège contre les mauvais payeurs. Quant à l'Etat, qui ne cesse d'appeler à la préférence nationale, il ne doit pas se contenter de lui ouvrir la voie aux marchés publics, mais lui assurer d'être payée à temps. La nouvelle loi, régissant les délais de paiement, s'avère être un terrain miné. La CGEM appelle à rectifier le tir, mais entre-temps, combien d'entreprises seront-elles contraintes de baisser le rideau ?