Dans une année comme celle que nous entamons, s'il y a un indicateur qu'il faut garder constamment à l'œil, c'est bien celui du moral des patrons. Les derniers indicateurs au niveau international font état d'un moral en berne et d'une note de méfiance, voire de désespoir dans les pays en difficulté. Qu'en est-il chez nous ? À en croire les statistiques disponibles, cela va de légèrement optimiste à neutre. Dans d'autres circonstances, on serait tenté de dire que c'est alarmant, mais dans le contexte actuel, on peut avancer avec assurance que c'est un élément «précieux». Notre gouvernement et nos décideurs doivent se fixer comme priorité de préserver cette petite lueur d'espoir, aussi maigre soit-elle. De même, l'importance de la classe moyenne émergente, un nouveau concept inventé par les économistes, pour relancer la consommation et par ricochet la croissance n'est plus à démontrer, car c'est cette même classe moyenne qui a la lourde tâche de soutenir l'économie nationale, de contribuer à créer de la valeur et de l'emploi et de porter les réformes structurelles. Aussi faut-il trouver le moyen de soutenir l'investissement productif et libérer les contraintes sur le secteur privé. L'investissement public viendra ainsi en soutien à l'investissement privé. C'est la seule alternative à l'austérité dans sa perception classique qui elle, peut s'avérer contre-productive. Pis, son impact psychologique sur les investisseurs peut être destructeur. Il n'y a qu'à voir comment aujourd'hui les Etats-Unis semblent mieux lotis que les pays européens, car ils ont misé sur l'investissement privé et la consommation et ont repoussé au maximum l'option austérité. Le bilan dressé fin 2012 est très parlant, nos décideurs devraient s'en inspirer pour la phase qui vient. L'année 2013 sera celle de tous les défis pour notre économie et notre place dans la région Il est important à ce stade d'éviter les décisions qui risquent d'hypothéquer notre croissance pour les cinq prochaines années. Profitons de cette année pour produire de la croissance et hisser les voiles de notre économie, en attendant le retour espéré des vents favorables.