À l'heure où le monde entier bouillonne et où l'ordre économique et commercial est perturbé, il est vital pour chaque pays de mesurer l'impact et l'efficacité de ses stratégies de développement. Pour les pays émergents tels que le Maroc, il est important de savoir envoyer les bons signaux aux radars internationaux à travers le monde. Le rêve américain est en train de se transformer en cauchemar pour les pays dont l'économie est fortement liée à ce marché. Entre l'impératif d'adopter des politiques d'austérité pour limiter les dégâts et l'urgence de relancer la machine de la croissance, de nombreux dirigeants se tirent les cheveux. Cette année, le colloque «Risque pays» de Coface (leader mondial de l'assurance-crédit) tombe vraiment à pic pour donner un brin de visibilité, d'autant plus que le colloque se tient au lendemain de l'investiture officielle de Barack Obama pour son deuxième mandat et de la prise de fonction du Congrès américain. La scène médiatique américaine tiendra en haleine le monde entier, pour suivre les débats entre démocrates et républicains sur le rehaussement de la dette publique, car depuis que les Etats Unis ont attrapé la grippe, c'est le monde entier qui éternue ou pire, qui a des courbatures et une fièvre chronique. C'est pour cela que les organisateurs du colloque ont choisi d'ouvrir les débats sur le thème «Etats-Unis, une puissance en déclin ?». Christine Altuzarra, senior économiste de Coface, note à ce titre qu'«aux Etats-Unis, la reprise est sous perfusion budgétaire et monétaire depuis le début de la crise. Les inégalités se creusent, les emplois à temps partiel sont en augmentation et la redistribution de la richesse ne se fait plus. Donc, nous sommes en train d'assister à des lourdeurs structurelles qui se mettent en place dans l'économie. L'enjeu est de taille. L'ajustement des finances publiques doit se faire, c'est impératif, mais soutenir l'activité est tout aussi impératif». Au Maroc, dont l'économie reste ancrée à la zone euro, c'est plus la santé financière du vieux continent qui inquiète. «Les ECO» est au cœur de l'événement, pour suivre les débats de la première table ronde consacrée à l'Europe, sous ses deux aspects, macro-économique et institutionnel. Les organisateurs ont invité de gros calibres économiques pour analyser la situation et tenter de répondre à la question «Comment croître et comment durer ?». Il faut dire que le déficit s'alourdit et que les politiques d'austérité adoptées menacent la croissance déjà déficiente en 2012. Face à une telle situation, des avancées institutionnelles ont été notées dans la zone. C'est le cas par exemple pour l'Union bancaire ou encore pour le nouveau traité budgétaire. Les participants au colloque d'aujourd'hui tenteront ainsi de tracer les contours du fédéralisme que l'Europe semble chercher. «Ce fédéralisme aura un impact à court terme sur la croissance dans la zone, parce que si les agents économiques peuvent anticiper un peu sur ce que sera la zone euro, ils seront plus incités à dépenser, ce qui soutiendra cette croissance en berne», souligne Yves Zlotowski, chef économiste chez Coface. Cependant, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, la tension est la même et la pression est au summum. La deuxième table ronde sera consacrée au protectionnisme, avec un focus sur le financement du commerce international. De fait, entre les puissances mondiales et les pays émergents, rien ne sera plus comme avant et les solutions de financement, dans une conjoncture difficile, se font de plus en plus rares. «Les banques subissent des chocs très importants et ont un accès plus difficile au dollar, ce qui rend leur présence et leur participation dans le financement de projets, que ce soit en Amérique latine, en Asie ou au Moyen-Orient, plus problématique», explique Altuzarra . Il n'y a que dans les pays émergents que l'espoir est toujours de mise, mais les expériences sont différentes d'un pays à l'autre. Le seul point en commun est la stimulation de la classe moyenne. En effet, ces classes moyennes sont au cœur de la croissance des pays émergents et c'est d'ailleurs ce qui leur permet de résister au ralentissement du commerce mondial. Pour la partie traditionnellement consacrée aux pays émergents, Coface propose au menu du colloque 2013, de revenir sur la montée des classes moyennes avec deux volets et trois modèles. Le cas de l'Inde, où la croissance commence à s'essouffler, après une course effrénée ou encore le cas du Brésil qui, selon les économistes, accuse sévèrement le coup au niveau du taux de croissance. «On peut se demander si la croissance brésilienne est dépendante seulement de la classe moyenne», fait remarquer Zlotowski. La Russie est pour sa part sujette à débat, mais un débat d'une autre saveur. Il s'agit d'un débat politique cette fois car les économistes de Coface estiment qu'en Russie, la classe moyenne est plutôt porteuse de réformes politiques. «À travers l'exemple russe, nous voulons démontrer comment les classes moyennes peuvent aussi être un vecteur de demande de changement institutionnel et politique dans les pays émergents, car dans ce pays, elle a été au cœur des revendications politiques», notent les organisateurs. Un outil édifiant pour les dirigeants et les responsables risques Le Panorama COFACE des risques pays 2013 est un ouvrage de référence, réalisé par COFACE, qui analyse les risques de 157 pays dans le monde, est un véritable outil de travail pour les dirigeants d'entreprise, les responsables des risques et dirigeants internationaux de banques, de compagnies d'assurance et de réassurance ainsi que pour les économistes, chercheurs et autres décideurs politiques. Son contenu et ses conclusions sont encore plus intéressants dans le contexte actuel, où l'environnement économique est complexe et fortement volatile. Ce tableau de bord du risque est fondé sur une analyse mondiale du comportement des entreprises et des pratiques des affaires, pays par pays. Au menu de ce livre de chevet des gestionnaires du risque et de l'investissement, il y a les appréciations et évaluations pays de Coface, les perspectives 2013 par zone géographique, les indicateurs économiques pour chaque pays, les moyens de paiement et les techniques de recouvrement. Suivez en direct les temps de l'événement via la Tweet-live sur @leseco_ma.