Deux visites, un seul objectif : rencontrer les opérateurs économiques du Souss et stimuler l'investissement vers le nord de l'Amérique. C'est du moins ce qui ressort de la visite effectuée en milieu de semaine dernière à Agadir par l'ambassadrice du Canada au Maroc, Sandra McCardell, fraîchement nommée à son poste et Samuel L. Kaplan, ambassadeur des Etats-Unis au Maroc. Le secteur des fruits et légumes et l'enseignement privé semblent être les mieux lotis lors des deux visites des représentants diplomatiques. Au moment où Kaplan a rencontré des exportateurs de fruits et légumes au siège du groupe «Fresh fruit Maroc» qui dispose d'une base d'adhésion de 4 groupes exportant déjà leurs produits au USA, McCardell, effectuait une visite aux installations de la coopérative agricole «Copag» et rencontrait ses dirigeants à Taroudant. Mieux encore, en dehors de la rencontre avec les officiels, Samuel L.Kaplin s'est rendu, selon des sources concordantes, en compagnie du consul honoraire des USA à Agadir au siège du Centre régional d'investissement du Souss-Massa-Drâa où ils avaient déposé un projet d'une académie internationale baptisée «Acadamy Abraham Lincoln». Pour sa part, McCardell s'est rendu vendredi dernier à Universiapolis d'Agadir où elle a visité les locaux de l'université internationale privée, le fruit d'une coopération canado-marocaine datant d'un quart de siècle entre l'Agence canadienne de développement international (ACDI) et Universiapolis groupe ISIAM. Une rencontre d'échanges regroupant une trentaine d'opérateurs économiques s'est tenue en présence de l'ambassadrice au centre de la recherche appliquée en innovation et valorisation (RDI). Lors de son allocution, McCardell a affirmé que le Canada vise le renforcement de sa présence à l'international, en diversifiant ses partenaires économiques, tout en maintenant ses relations avec son partenaire privilégié, à savoir les USA. «Les relations économiques entre le Maroc et le Canada gagnent en maturité surtout après les discussions en cours (4e round de pourparlers) pour conclure l'accord de libre-échange, mais aussi l'investissement engagé par quelques compagnies pétrolières d'exploration au Maroc et l'investissement de Bombardier au sein de la P2I Aerospace City de Nouaceur», déclarait Sandra McCardell, ambassadrice du Canada au Maroc. Et d'ajouter que «le Canada et particulièrement ses provinces francophones, devraient constituer un tremplin pour les entreprises et les investisseurs marocains vers le marché américain, principal allié politique et économique du Canada». Cependant, force est de constater que le volume des échanges commerciaux reste encore faible si on le compare avec les partenaires historiques du royaume. Selon l'ambassadrice, les échanges bilatéraux de marchandises ont atteint moins d'1 milliard de dollars canadiens entre les deux pays. Les exportations du Canada vers le Maroc (un peu plus d'1 demi-milliard) se composent principalement de céréales (du blé dur essentiellement), d'huiles, de combustibles minéraux et de véhicules (non ferroviaires). Quant aux importations du Maroc estimées à un peu plus d'1 demi-milliard), elles se composent en particulier de fruits et de légumes (principalement d'agrumes et de légumineuses) en plus des vêtements tissés. Du coté des opérateurs économiques qui ont assisté à la réunion, il est question de soutenir financièrement les investisseurs locaux afin d'explorer le marché canadien. Pour ce faire, un dispositif de prospection et un système d'information devraient être mis en place pour aider les opérateurs de la région à mieux cerner les besoins du marché canadien.