Face à une demande européenne en berne, une législation qui se durcit à coups de malus pour les voitures polluantes, mais un engouement inébranlable pour les véhicules hauts sur pattes, les constructeurs automobiles se devaient d'être plus créatifs, à l'image de Nissan. L'allié japonais de Renault a ainsi été le premier à enfanter le crossover de poche de l'ère moderne, baptisé d'un nom aussi clivant que son look, c'est-à-dire Juke. L'idée a ensuite fait son chemin chez la concurrence, jusqu'à l'éclosion de toute une niche de segment : celle des SUV de poche. Après l'Opel Mokka et son cousin Trax de chez Chevrolet, suivis du Ford Ecosport et plus récemment du Peugeot 2008, Renault a levé le voile sur son représentant dans ce giron. Le Captur, puisque c'est de lui dont il s'agit, vient confirmer, à son tour et à ceux qui en doutaient encore, que la marque au losange compte bien exploiter toute la quintessence de son offensive «design», initiée depuis l'arrivée de son nouveau patron du style, le Néerlandais Laurens Van Den Acker. Aussi beau qu'une Clio Préfiguré par l'étude de style éponyme qu'avait présentée Renault, il y a bientôt 2 ans au Salon de Genève (mars 2011), le Captur adopte une silhouette moins exubérante que ledit concept-car qui plus est, avec deux portes de plus. Au passage, on remarquera que celles-ci ne masquent pas leur poignée dans les montants tel que c'est le cas sur une Clio IV, le modèle dont dérive le Captur. Pour autant, ce dernier ne manque pas d'originalité. Loin s'en faut même. Surfaces fluides, formes douces, coins arrondis, proportions équilibrées... le coup de crayon affiché par le Captur n'accuse aucune fausse note. Cela, même si certains pourraient trouver un peu trop chargé le traitement infligé à la partie inférieure de sa face avant. La nouvelle calandre flanquée du logo Renault hypertrophié rappelle immanquablement la Clio IV. Idem pour le traitement de la partie arrière, même si l'on remarque des blocs de feux plus épais et une inscription bien mise en valeur, puisqu'elle est implantée juste au-dessus de la plaque d'immatriculation. L'atout personnalisation Par rapport à la Clio IV dont il reprend la base technique, le Captur s'en démarque par quelques centimètres supplémentaires et pas seulement en hauteur (garde au sol surélevée oblige), mais aussi en longueur, laquelle s'arroge 6 cm à 4,12 m. Cela n'empêche pas Renault de promettre «une impression d'espace et d'habitabilité confirmée par le pare-brise avancé et des dimensions intérieures généreuses». Malgré sa console centrale plus large et entourée d'aérateurs différents, la planche de bord a été extrapolée de la Clio. Autre point fort du Captur, son habitacle offrant «les fonctionnalités et le confort d'un monospace : position de conduite haute, grand coffre, modularité et rangement innovant». Dans le même communiqué, Renault aime aussi à parler d'un «habitacle exclusif et coloré, qui exprime la convivialité». Une façon de rappeler, qu'à l'image de Clio IV, l'intérieur du Captur offrira à son tour une petite touche de personnalisation avec, entre autres possibilités, d'avoir une sellerie bi-ton et des inserts de couleurs différentes ici et là au niveau du poste de conduite. La carte du «tout équipé» Question équipement, Renault veut réitérer la recette du «d'emblée tout équipé», opérée avec Clio IV. Du moins en France, où la gamme Captur disposera d'office de quelques sophistications, comme la carte d'accès mains libres, la caméra couplée au radar de recul, ainsi que le système R-Link (écran tactile à fonctionnalités multimédia étendues). Techniquement, il est fort à parier que le Captur reprendra à son compte les motorisations de la gamme Clio IV. En revanche, on ignore encore tous les principaux détails techniques du véhicule, y compris la disponibilité ou non d'un système de transmission intégrale. Il faudra donc patienter jusqu'au début du mois de mars, date à laquelle le Captur dévoilera tous ses secrets, avant de fouler, quelques semaines plus tard, les showrooms européens de la marque et ceux de Renault Maroc, en milieu d'année. Entre temps, le Juke diesel aura déjà fait sa place dans le réseau marocain de Nissan. Un joli duel en perspective. Télécharger le PDF