Les trois principales compagnies minières cotées à Casablanca ont subi de plein fouet la volatilité des cours des minerais en 2012, qui restent néanmoins à des niveaux relativement élevés, comparativement aux années précédentes. Durant la première partie de 2012 et malgré la détente des cours, le volume d'affaires du secteur minier a affiché une hausse de près de 4,9%, grâce notamment aux performances des participations minières de Managem et de sa filiale SMI. Cependant, les analystes mettent l'accent sur l'allégement des engagements de couverture à laquelle cette amélioration est attribuable. Au second semestre, la situation a sensiblement changé. Ainsi, l'effet combiné du rebond des cours des matières premières à partir de septembre, couplé à un impact limité des protestations des riverains d'Imiter sur la production de SMI (perte limitée à 25% de la capacité nominale, soit près de 180 MT d'argent produits), poussent les analystes à anticiper une meilleure croissance des réalisations commerciales du secteur minier. L'avis des analystes, est justifié par l'amélioration de l'indice de production des produits miniers métalliques au 3e trimestre 2012 à 48 pts (contre 47,4 points à la même période une année plus tôt). Par ailleurs, les exportations marocaines de cuivre et de fluorine (commercialisés par Managem) se sont améliorées respectivement 2012 de 160 MDH et de +107,8 MDH à fin octobre. À l'inverse, les échanges de zinc et de plomb (exportés par Managem et CMT) se sont détériorés de 47,4 MDH et de 93,4 MDH, respectivement. Du côté des marges, il convient de signaler que le premier semestre 2012 a été marqué par l'impact des coûts de restructuration des couvertures de Managem et SMI, ainsi que par la montée des charges opérationnelles chez la compagnie minière de Touissit. Néanmoins, les analystes émettent l'hypothèse que ces opérateurs auraient effectué l'essentiel des restructurations lors du premier semestre (rachat de contrats lorsque les cours baissent). Pour eux, ces charges ne devraient pas s'accentuer au second semestre. Résultat : Les niveaux de marges devraient s'améliorer à fin décembre 2012. En termes de perspectives, le secteur minier devrait profiter de plusieurs facteurs dont essentiellement la fin des couvertures sur les métaux de Managem en 2013, couplée à une probable reprise des cours des métaux de base. Aussi, une amélioration de la contribution des filiales internationales au chiffre d'affaires de Managem est à envisager. On notera dans ce cas, que le gisement gabonais de Bakoudou devrait doubler sa production d'or à partir de janvier 2013, de 50 kg d'or/mois à 100 kg/mois. Pour le cas de SMI et dans l'hypothèse de la non récurrence des contestations sociales au niveau des mines de Bou Azzer, Tighza et Imiter, le niveau de production devrait revenir à des niveaux normatifs. Enfin, l'année 2013 devrait voir probablement l'élaboration d'un nouveau code minier qui permettra d'apporter de nouvelles dispositions concernant les champs et la taille des permis miniers. In fine, ledit code devrait permettre de contribuer positivement au développement du secteur durant les années à venir et de renforcer davantage son poids dans la balance commerciale. En termes de prévisions, les analystes prévoient un chiffre d'affaires pour ce secteur de 5,3 MMDH en 2012, soit une hausse de 18% d'une année à l'autre. Le trend haussier devrait s'accentuer en 2013 avec un chiffre d'affaires prévisionnel de 6,4 MMDH, maintenant ainsi sa progression à deux chiffres, estimée à 20% par rapport à 2012. Pour sa part, la capacité bénéficiaire du secteur devrait à son tour s'améliorer de 16% en 2012 à 1,3 MMDH. Certes, le modèle économique ne se reflète pas systématiquement sur le comportement des titres en Bourse. En 2012, l'indice du secteur affiche une contre performance de 9% due essentiellement à la chute du titre CMT de près de 33% annuellement. Sachant que les actions Managem et SMI limitent leurs baisses annuelles à quelque 2%. Managem améliore ses marges grâce à Bakoudou Capitalisant sur un allégement des engagements de couverture, Managem devrait parvenir à réaliser des performances commerciales honorables. Sur le plan international, l'entrée en production de la mine de Bakoudou devrait permettre au groupe de doper la contribution du métal jaune dans le CA du groupe, avec à la clé une probable amélioration des marges. Parallèlement, le programme d'émission obligataire de 1 MMDH, autorisé par l'AGE en juillet 2012, pour une durée de 5 ans, devrait permettre au groupe de poursuivre son programme d'investissement. Il s'agit, entre autres, et conformément au planning initial, de l'achèvement de la construction des fours de Pumpi en République démocratique du Congo ou encore de la finalisation de la construction d'une usine pilote au Soudan. SMI, une médaille d'argent pour 2012 La société minière d'Imiter a dû faire un effort remarquable en matière de réduction des engagements de couverture ayant permis d'améliorer les réalisations commerciales et financières. Pour 2012, les analystes estiment que SMI pourrait voir ses réalisations s'apprécier davantage. Selon eux, cet avis positif se justifie essentiellement par la tendance relativement haussière des cours de l'argent au deuxième semestre 2012 (contre une tendance baissière à la même période en 2011). Dans ces conditions et compte tenu des positions de couverture à terme sur l'argent, les analystes plaident pour un maintien des cours de celui-ci en raison d'une stabilité de l'évolution des positions acheteuses des grands traders, couplée à une hausse des couvertures des producteurs miniers. CMT en quête d'extension de la capacité de production Dotée d'une capacité de production plafonnée qui tourne à plein régime, l'évolution des réalisations commerciales de la mine de Tighza dépendra principalement de l'évolution des prix de vente et de la teneur en argent de ces tonnages vendus. «Tous les espoirs reposent sur le développement de nouvelles mines ou sur l'extension de la capacité de production actuelle et du portefeuille minier», estiment les analystes. Pour ce faire, la société peut toujours compter sur l'étendue de sa trésorerie disponible qui s'élève à 838 MDH. D'autre part, il est à noter que CMT a pu découvrir 300.000 tonnes dans ladite mine. Cela devrait lui permettre de reconstituer deux fois le tonnage extrait durant le 1er semestre de 2012 et de rallonger la durée de vie de la mine à 14 ans.