Ali Fassi Fihri, DG de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable. Les Echos Quotidien : L'ONEE vient de bénéficier d'un nouveau financement de la BAD pour l'approvisionnement en eau de la région de Marrakech. En quoi cette aide va-t-elle contribuer à la stratégie de l'Office ? Ali Fassi Fihri : Le projet d'alimentation en eau potable de la ville de Marrakech n'est qu'une des prémices des projets de transfert d'eau des zones excédentaires vers les zones déficitaires. Nous allons drainer l'eau à partir du barrage Al Massira au sud de Casablanca vers la région de Marrakech. Cela va servir à l'alimentation de cette région jusqu'en 2030. Marrakech est une ville où la consommation en eau est en hausse constante et le développement touristique et industriel va davantage accroître la demande. Je citerai aussi la station de transfert d'énergie par pompage près d'Agadir, qui est un autre projet innovant et qui va permettre de mieux faire progresser la part des énergies renouvelables. Le programme d'investissement de l'ONEE est extrêmement important. Il englobe tous les programmes de développement des énergies renouvelables, c'est-à-dire la sécurisation de l'alimentation en électricité et en eau potable des villes, des petits centres et des villages, de même que toute la politique d'électrification du monde rural. Nous sommes réellement au cœur de la stratégie énergétique nationale. Le financement du Plan éolien est aujourd'hui bien avancé. Les plans éolien et solaire vont permettre de rajouter 4.000 MégaWatts dans le dispositif national, ce qui constitue une grande réussite de la vision marocaine des énergies renouvelables. La probable hausse des prix de l'électricité a suscité la polémique. Qu'en est-il ? Aujourd'hui nous sommes en train de travailler dans le cadre d'un contrat-programme entre l'Etat et l'ONEE. L'Office est un gros investisseur. Entre 2013 et 2015, nous allons investir près de 90 MMDH. 40 MMDH proviennent directement des ressources de l'ONEE, et 50 MMDH sont dans le cadre des contrats de production d'énergies En plus clair, se dirige-t-on vers une augmentation des prix de l'électricité ? Nous n'écartons pas une hausse des prix de l'électricité. La structure tarifaire sera revisitée. Toutefois, ce ne sera pas une hausse dirigée vers les ménages. Au Maroc, la moyenne tension est moins chère que la haute tension. C'est-à-dire que l'énergie la plus chère à produire est vendue moins chère. C'est ce que nous voulons revisiter. Nous sommes une structure de l'Etat, et notre objectif numéro 1, c'est de protéger le pouvoir d'achat des consommateurs et de soutenir l'économie marocaine. Nous avons la chance de bénéficier du soutien des bailleurs de fonds. En ce sens, nous avons signé plusieurs accords, comme celui conclu récemment avec l'Agence française de développement, lors de la XIe réunion de haut niveau tenue au Maroc.