Pas de doute, Benkirane veut envoyer un message clair aux investisseurs. Améliorer le climat des affaires est enfin érigé en priorité nationale. Dans son discours lors de la rencontre de haut niveau Maroc-France à Casablanca, le chef de gouvernement l'a explicitement souligné et ses ministres, qui se sont relayés au pupitre toute la journée, s'y sont également engagés. Toutefois, comme les paroles ne suffisent plus, l'équipe aux commandes a fait suivre cela par des actes. Nous apprenons ainsi que des mesures urgentes ont été prises pour accélérer le processus et apporter très vite des réponses concrètes aux attentes des «créateurs de richesse». Benkirane avance même des délais. Au premier trimestre 2013, une grande partie des mesures programmées vont être adoptées, en attendant les réformes sectorielles. Ce qui est encore plus intéressant dans l'affaire, c'est le ton adopté, aussi bien du côté du gouvernement que du côté du patronat. En accordant leurs violons, les deux parties peuvent en effet espérer enfin faire avancer ce chantier de titans. Au bout du compte, et cela Benkirane le sait très bien, s'il n'y a pas de business et s'il n'y a pas de création de nouveaux projets, il n'y aura point de croissance et encore moins de confiance. C'est cela, le véritable contrat que doit aujourd'hui signer le gouvernement avec le monde des affaires. En période de crise, les investisseurs, qu'ils soient nationaux ou étrangers, ont besoin de signaux clairs et de messages de confiance. Les délais de paiement, les lois sur les marchés publics et les partenariats public-privé, la facilitation des procédures, la législation du travail, la lutte contre l'informel, la justice, l'équité fiscale... autant de promesses qui doivent sortir des discours électoraux, pour devenir enfin réalité.