Si les défis du Nouveau modèle de développement sont nombreux, ils constituent néanmoins d'importantes opportunités pour le développement du marché des capitaux. C'est, en somme, ce dont ont débattu de nombreux acteurs du marché lors de la 6e édition du meeting sur l'information financière organisé autour du thème «NMD : quel rôle pour le marché des capitaux ?» Le meeting sur l'information financière organisé par Maroclear, la Bourse de Casablanca et Finance News Hebdo revient pour une 6e édition. Il a réuni de nombreux acteurs de la place financière, vendredi dernier, afin d'échanger autour de plusieurs sujets d'actualité, particulièrement celui lié au Nouveau modèle de développement (NMD). L'idée était d'approfondir la réflexion sur le rôle que devrait jouer le marché des capitaux dans la mise en œuvre et l'atteinte des objectifs du NMD, surtout en ce contexte de sortie de crise. «Le Maroc a donné l'exemple en termes de prise en charge des différentes phases de la crise sanitaire, ainsi qu'en termes de stratégie post-Covid», soutient Faouzia Zaâboul, directrice du Trésor et des finances extérieures. Un nouveau virage qui, selon Zaâboul, devrait être soutenu par de nombreuses mesures visant entre autres à asseoir la dynamique du marché du capital investissement ou encore améliorer les conditions de mobilisation de l'épargne. «D'importantes réformes sont en cours pour contribuer à cette ambition. Toutefois, malgré ces efforts, seule la mobilisation active de l'écosystème du marché des capitaux est de nature à garantir la réalisation de cette ambition et à donner au marché des capitaux ses lettres de noblesse», affirme la directrice du Trésor. D'ailleurs, plusieurs dispositifs du NMD vont dans ce sens, octroyant une place de choix au marché des capitaux. «Après la survenance de cette pandémie, le monde économique et de la finance en particulier a changé de dimension. Nous sommes aujourd'hui à des niveaux de besoin de financement très importants et rencontrons de nouvelles problématiques de développement. À ce titre, le contexte n'a jamais été autant porteur pour que le marché des capitaux puisse pleinement jouer son rôle, non seulement dans le financement de la relance, mais aussi dans le positionnement régional du Maroc en tant que place financière de référence en Afrique», commente Zaâboul. Plusieurs indicateurs en attestent. Le marché des capitaux a en effet permis, durant les trois dernières années, de lever pas moins de 250 MMDH, soit une hausse de 25%. L'actif net sous gestion des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) dépasse les 575 MMDH. Le fonds de titrisation engrange 10 MMDH. «Même pour les OPCI, dont le lancement est intervenu récemment, leur actif s'élève déjà à 6 MMDH. Les OPCC, qui sont eux aussi appelés à jouer un rôle très important, notamment dans le cadre du fonds stratégique Mohammed VI, représentent 1 MMDH», souligne Nezha Hayat, présidente de l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). Malgré ces réalisations «qui sont amenées à se multiplier», le marché des capitaux demeure sous-exploité et ne contribue pas suffisamment au financement de l'économie, selon l'autorité. Celle-ci vient d'ailleurs de présenter son plan stratégique 2021-2023 qui vise à mettre le marché des capitaux au service du financement de la relance économique. Il reste en ligne avec les dispositions du NMD dont les objectifs semblent être très ambitieux, selon Kamal Mokdad, président du conseil d'administration de la Bourse de Casablanca. «Si les défis sont nombreux, ils constituent néanmoins d'importantes opportunités pour accompagner le développement du Maroc», indique Nezha Hayat. Il est en effet question, selon les orientations du NMD, de porter la capitalisation boursière à 70% du PIB d'ici 2035 ou encore de compter plus de 350 sociétés cotées en Bourse à cet horizon contre 77 actuellement. «Dans ce contexte, l'ensemble des opérateurs économiques de notre pays sont appelés à porter ce changement et à y contribuer. Il est ainsi question de se mobiliser significativement en faveur de l'investissement privé et d'en augmenter la part dans le financement global et dans la création de valeur, notamment à travers la diversification des mécanismes et des sources de financement. Et c'est sur ce volet-là, justement, que le marché des capitaux est appelé, dans toutes ses composantes, à jouer un rôle important et constituera un moyen efficace pour financer ce Nouveau modèle de développement qui est porté au plus haut niveau de notre pays», soutient-il. En effet, sans ressources financières suffisantes, la concrétisation des dispositions du NMD se heurtera à de grands obstacles. Sa mise en œuvre nécessitera donc la mobilisation de ressources financières conséquentes, chose qui appelle à une stratégie financière adéquate. Pour ce faire, le recours à un marché des capitaux moderne et innovant reste l'alternative la plus indiquée. «Plus que jamais nous sommes convaincus qu'il faille disposer d'une infrastructure plus robuste, capable d'accompagner les développements attendus, avec les outils et les dispositifs nécessaires qui permettront aux différents intervenants du marché de gérer efficacement l'ensemble des instruments financiers qui seront mis en œuvre dans ce cadre», conclut Fathia Bennis, présidente-directrice générale de Maroclear.