Le ministre de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun, a pris part vendredi dernier à la 103e réunion du Comité de développement conjoint du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. À cette occasion, il a fait un plaidoyer en faveur de l'accès équitable des pays en développement aux vaccins ainsi qu'aux financements pour faire face aux impacts de la crise de la Covid-19». Le ministre de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun, a pris part à la 103e réunion du Comité de développement conjoint du Groupe de la Banque mondiale (GBM) et du Fonds monétaire international (FMI), tenue vendredi dernier. En tant que président du groupe de pays constitué du Maroc, de l'Afghanistan, de l'Algérie, du Ghana, de l'Iran, du Pakistan et de la Tunisie, l'argentier du royaume a fait un plaidoyer en faveur de «l'accès équitable et abordable des pays en développement aux vaccins» et surtout de «l'accès aux financements des pays en développement pour faire face aux impacts de la crise de la Covid-19». Avant d'aborder le premier point, il a commencé par saluer «la réponse du GBM à la crise de la Covid-19» et l'appui qu'il a apporté à l'initiative relative aux vaccins destinés aux pays en développement, notamment les partenariats avec l'OMS, Covax, la GAVI, l'UNICEF et d'autres, y compris des fabricants privés, pour aider à garantir que les pays en développement aient un accès rapide, transparent, abordable et équitable aux vaccins. Assurer un accès équitable, juste et abordable aux vaccins Benchaâboun a ensuite souligné la nécessité de déployer des efforts pour assurer un accès équitable, juste et abordable aux vaccins et encourager la production de vaccins dans les pays en développement. Un avis partagé par le GBM et le FMI qui ont déclaré que «les pays en développement doivent renforcer leur préparation aux campagnes de vaccination et développer des stratégies coordonnées pour atteindre les populations vulnérables». Les deux institutions ont également ont également appelé la SFI (Société financière internationale) à redoubler d'efforts pour soutenir la capacité de fabrication de vaccins et de fournitures médicales liées à la pandémie dans les pays en développement. Le ministre de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration a, par la suite, souligné l'ampleur des besoins de financement des pays en développement pour faire face aux impacts de la crise de la Covid-19. Des besoins de financement qui, a-t-il insisté, se feront de plus en plus pressants au cours des prochaines années. D'où l'importance d'un renforcement de la coordination et de la coopération avec le FMI et la communauté des institutions internationales afin de relever le défi de la rareté des ressources financières pour le développement. Sur ce plan, le GBM et le FMI ont annoncé une bonne nouvelle. La réponse initiale rapide dans le cadre de l'Initiative de suspension du service de la dette (DSSI), qui a fourni des liquidités indispensables aux pays IDA (77 pays les plus pauvres de la planète), sera prorogée de 6 mois jusqu'à fin décembre 2021, conformément à la décision du G20 et à l'approbation du Club de Paris. En effet, d'importants progrès ont été réalisés par la DSSI pour faciliter l'augmentation des dépenses liées à la pandémie. Le GBM et le FMI invitent ainsi tous les créanciers bilatéraux officiels à mettre en œuvre cette initiative pleinement et de manière transparente. Cela concerne également le secteur privé qui, selon Benchaâboun, peut jouer un grand rôle dans la dynamique de développement, grâce à davantage de synergie entre les institutions du GBM, notamment la SFI et la MIGA. Bref, le GBM et le FMI assurent que «cette extension de DSSI permettra aux pays bénéficiaires de mobiliser davantage de ressources pour faire face aux défis de la crise et, le cas échéant, de passer à une approche plus structurelle pour remédier aux vulnérabilités de la dette, notamment par le biais d'un programme de qualité soutenu par le FMI dans la tranche supérieure de crédit». Assurer la réussite de la prochaine sortie internationale du Maroc En tous cas, Benchaâboun a tenu à marquer le coup pour «s'assurer de la réussite de la prochaine sortie internationale du pays». C'est ainsi qu'en marge des réunions du Comité de développement, dont la 104e édition est prévue en octobre 2021 à Washington, il a eu un entretien avec le président du GBM, David Malpass, en présence du gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Le ministre s'est d'abord félicité de la qualité du partenariat exemplaire qui lie, depuis longtemps, le Maroc et le GBM. Il a ensuite relevé la pertinence des mesures de riposte adoptées par les autorités marocaines dès le déclenchement de la pandémie, en vue de limiter l'impact de la crise sur l'économie nationale, avant d'inviter l'institution financière internationale à renforcer son appui financier au royaume. Pour sa part, le gouverneur de la banque centrale a demandé à la Banque mondiale de faire bénéficier le Maroc de son expertise en vue de l'accompagner dans certains domaines prioritaires de développement, notamment en matière de résilience du tissu productif national, d'intégration du secteur informel et de digitalisation. De son côté, le président du GBM a félicité le Maroc pour sa stratégie «proactive et anticipative pour atténuer les effets de la crise sanitaire», avant de faire part de la disposition du GBM à apporter son appui financier et son assistance technique aux différents chantiers de réformes prioritaires engagés par le Maroc. Aziz Diouf / Les Inspirations Eco