Crédit du Maroc (CDM) affiche, à fin 2020, un résultat net part du groupe de 190,3 MDH. Il plonge ainsi de 62,6% comparativement à la même période en 2019, impacté par un coût du risque qui se creuse de 124,4% à 721,7 MDH. Une hausse qui provient, selon le groupe, de l'intégration des impacts de la pandémie dont une part significative de provisionnement des encours sains. Le résultat brut d'exploitation, quant à lui, s'est établi en retrait à 1,06 MMDH. Il recule en glissement annuel, de 4,5%, en lien avec la hausse des charges générales d'exploitation qui reste limitée à 2,2%, tenant compte du don de 85 MDH de la banque au Fonds spécial pour la gestion de la pandémie. Le coefficient d'exploitation s'accroît de 53,8% en 2019 à 55,4% en 2020, soit une hausse de 166 points de base (pbs). Retraité du don, ce coefficient ressortirait à 51,9%, en amélioration de 190 pbs par rapport à 2019. Sur le volet des investissements, CDM a engagé sur 2020 un montant de 344,3 MDH, porté par les projets IT et le projet du nouveau siège « Les Arènes». Dans ce contexte, le produit net bancaire du groupe a accusé à fin 2020, un repli de 0,9% à 2,38 MMDH, en raison de la diminution de la marge sur commissions de 8,1% à 385,5 MDH. Une évolution qui a été attribuée à la baisse des flux en agence et des flux monétiques en lien avec le confinement et au recul de l'activité import/export. La marge nette d'intérêt s'élève à 1 859,6 MDH, soit une augmentation de 0,3% par rapport à l'exercice 2019. Cette croissance est portée par la bonne orientation des capitaux gérés et l'optimisation du coût de la ressource. Sur le seul 4e trimestre, le Produit net bancaire se situe à 607,4 MDH en léger repli de 1,6% avec l'impact négatif de la crise sanitaire sur la marge sur commission. Cette dernière est en effet en baisse de 8,9% en raison du recul de l'activité économique. Le PNB s'est néanmoins maintenu grâce à la bonne performance des résultats des activités de marché qui évoluent de 36,5% portés par les activités de change. À noter que la dynamique commerciale du groupe a été freinée par les emplois clientèle qui ont enregistré une régression de 0,7% à 43,89 MMDH par rapport à l'exercice 2019. En dépit du contexte de la crise, les crédits aux particuliers se montrent résistants en clôturant 2020 avec des encours quasi-stables (-0,4%). Cette évolution est portée par les crédits à l'habitat, dont l'encours s'accroît de 2,1%. En revanche, les crédits à la consommation se replient de 9,3%. Pour leur part, les crédits aux entreprises parviennent à limiter l'impact de la crise sanitaire en 2020 en contenant leur baisse à 0,3% pour s'établir à 23,01 MMDH. Les crédits court terme ont, eux, augmenté de 10,1%, mais les crédits à l'équipement et les encours de crédit-bail ont reculé respectivement de 9,2% et de 9,4%, en lien avec le report des projets d'investissement. Le groupe reprendra d'ailleurs le cours de son plan stratégique à horizon 2023. Baptisé «Tajdid», le programme mobilisera 1 MMDH. Hormis la construction du siège, le plan stratégique visera entre autres la modernisation de son réseau de distribution ainsi que l'accélération de sa transformation digitale. Des projets qui devraient permettre au groupe de recruter pas moins de 300.000 nouveaux clients à horizon 2023. S'agissant de la collecte clientèle, CDM a généré des ressources bilan en appréciation de 1,6% à 44,52 MMDH comparativement à 2019. Cette performance reflète l'épargne de précaution des particuliers et entreprises et se retrouve essentiellement dans la hausse des comptes à vue de 5,7% et celle des comptes d'épargne de 0,9%. Hors dépôts à terme qui enregistrent une baisse de 31,7%, la collecte bilan du Crédit du Maroc affiche une progression de 4,2%. Les ressources hors bilan ont, de leur côté, progressé de 12,2%, portées conjointement par l'évolution des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) de 14,6% et de l'assurance vie de 7,8%.