L'onde de choc de la Covid-19 n'a pas épargné la Bourse de Casablanca, affectant principalement les valeurs bancaires. Dans ce contexte, Valoris Securities a réussi à y faire face à travers une stratégie de placement basée sur les valeurs défensives. Au final, le marché a bouclé l'année sur une perte de 7%, alors que le portefeuille de la société de gestion est resté en quasi-équilibre. Sur fond d'incertitudes suscitées par la crise sanitaire de Covid-19, les principaux indicateurs de la Bourse de Casablanca se sont généralement affichés en repli. Le Masi a en effet bouclé l'année sur une perte de 7,27% en raison de la forte dégradation des valeurs bancaires. Parmi les 10 valeurs ayant le plus tiré l'indice vers le bas, cinq valeurs appartiennent au secteur bancaire, soit Attijariwafa bank (-262,4 pts), BOA (-103,6 pts), BCP (-54,1 pts), BMCI (-17,3 pts) et CIH Bank (-17,2 pts). Une situation qui reste imputable, en grande partie, à la prolongation de l'état d'urgence entraînant une baisse de la consommation et donc l'accès aux crédits. À fin juin 2020, l'encours des crédits à la consommation des établissements bancaires avait enregistré, pour la première fois, une baisse sur une année glissante. Celle-ci s'est accentuée tout au long du second semestre, dénotant ainsi de la peur des ménages à l'égard de l'avenir, telle que matérialisée aussi par la dégradation de l'indice de confiance des ménages même après juin 2020. La baisse des revenus et l'incapacité à honorer les engagements ont fortement contribué à la hausse des créances en souffrance. Ce qui «risque de contraindre les banques à plus de rétention en termes de distribution de crédit, fragilisant ainsi la reprise d'activité des entreprises», alertent les analystes de Valoris Securities. Il faut dire que les banques de la place se sont fortement mobilisées en mars dernier. Elles ont également été très sollicitées par le Comité de veille économique (CVE) qui a enchaîné les mesures d'assouplissement pour soutenir la trésorerie des entreprises fragilisées par la crise. Les valeurs défensives sauvent la mise Ceci dit, malgré le caractère très particulier de l'exercice, le portefeuille de Valoris a réussi à faire face à la situation en réalisant une excellente performance, et ce, grâce à son positionnement sur les valeurs défensives mais aussi au changement de pondérations opéré au cours de l'année. Sur la base de sa première version, publiée à fin janvier, l'indice «Valoris Securities Index» (Attijariwafa bank, Maroc Telecom, Ciments du Maroc, Cosumar, LafargeHolcim Maroc, Label'Vie, Taqa Morocco, Marsa Maroc, Sociétés Boissons du Maroc, CIH Bank, CMT, Disway, Microdata, Sonasid et SNEP) a pu surperformer le MASI de 4,17 pts durant l'année 2020. En revanche, «tenant compte des ajustements introduites sur les pondérations des valeurs faisant partie de notre indice au mois de mai, pour s'adapter aux séquelles du Covid-19, notre portefeuille a pu réaliser une surperformance exceptionnelle de 6,72 pts», explique Valoris. Ainsi, le portefeuille de la société de gestion n'a enregistré qu'une légère baisse sur l'année de 0,54% sur l'année 2020. «Une performance qui nous rassure quant à l'approche entamée pour la construction de notre portefeuille, aussi bien 2020 que pour les prochains exercices», conclut la société de gestion. Les échanges restent faméliques Pour l'instant, le marché est plutôt calme depuis le début d'année. Le Masi a oscillé toute la semaine entre le vert et le rouge, mais avec des variations de cours très limitées. Il boucle la séance du vendredi à l'équilibre et enregistre une contre-performance de 0,14%. Côté volumes, les échanges restent faméliques, comparativement aux mouvements de fin d'année et celui enregistré le lundi 4 janvier sur le marché des blocs. Depuis, le volume transactionnel n'arrive même plus à dépasser le seuil des 100 MDH. L'on est loin des volumes atteignant des sommets durant les dernières semaines de 2020, en lien principalement avec les opérations d'allers-retours. Les échanges du mois de décembre ont généré pas moins de 16,9 MMDH. Mais pour certains analystes, le marché reprend son souffle après cette accélération de fin d'année. «Il n'y a pas beaucoup de précipitations en ce début d'année...Les investisseurs prennent le temps d'élaborer leurs stratégies de placement», souligne un analyste de la place. Surtout que cette année devra encore subir les séquelles de 2020, en raison notamment des réalisations des sociétés cotées qui seront en forte baisse et des secteurs toujours en convalescence. D'ailleurs, le Comité de veille économique vient de décider de prolonger les mesures d'appui adressées à certains secteurs et a reconduit la date limite d'octroi des crédits Relance à fin mars 2021. «Dans ce contexte, il serait prudent de laisser le marché respirer sans trop le pousser dans ses derniers retranchements», affirme l'analyste.