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Ouf, il pleut !
Publié dans Les ECO le 31 - 10 - 2012

C'est un peu comme si la nature s'est donnée rendez-vous avec le démarrage, au Parlement, du projet de loi de finances 2013. Lundi dernier, le ministre de l'Agriculture, Aziz Akhannouch, avait toutes les raisons de rassurer les parlementaires à la première Chambre, sur les perspectives d'une bonne campagne agricole cette année. Après les premières inquiétudes, il y a quelques temps encore, qui faisaient craindre un scénario identique à celui de la campagne précédente, le Maroc a renoué avec de fortes précipitations. Rien que cette semaine, la Direction nationale de la météorologie a annoncé la poursuite des pluies, sur presque toutes les régions, au moins jusqu'à vendredi prochain. «Ceci augure un bon début de campagne agricole», a souligné Akhannouch, qui a annoncé que «la nouvelle campagne agricole démarre dans des conditions climatiques favorables».
D'après les statistiques du ministère, la moyenne nationale des précipitations a atteint 71,2 mm jusqu'à présent, en hausse de 49 % sur un an. Selon les explications du ministre de tutelle, certaines régions du pays ont déjà accusé un excédent pluviométrique. «Ces précipitations auront un impact positif notamment sur le couvert végétal, l'emblavement, la vente des grains et d'engrais, le taux de remplissage des barrages et les nappe phréatiques», a-t-il souligné. Pour le moment, du côté des professionnels, c'est le même sentiment qui se dégage, ce qui n'occulte cependant pas les craintes sur la suite de la campagne. Le risque que les précipitations pluvieuses ne soient pas trop abondantes ne manquerait pas d'impacter le développement des cultures. En attendant, autorités comme opérateurs se concentrent plus sur ce début prometteur de la campagne agricole.
Démarrage prometteur
Il faut dire que la pluie restait jusque-là la principale inconnue dans les mécanismes d'appréciation des perspectives de l'économie nationale. On comprend pourquoi la question est très présente dans l'esprit du gouvernement et des parlementaires. Ce début prometteur de campagne agricole permettra donc aux parlementaires de mieux plancher sur les principaux points du projet de loi de finances, notamment les mesures de relance de l'économie nationale qui traverse une mauvaise passe précisément en raison de la mauvaise campagne agricole de l'année dernière. Selon les explications du ministre, tout a été mis en œuvre pour réussir la campagne agricole en cours. Au 15 octobre dernier, la superficie emblavée a atteint un million d'hectares. Il faut souligner qu'à ce niveau, le gouvernement compte atteindre les 5,4 millions d'hectares de céréales et de légumineuses, à travers la poursuite de la mise en œuvre du programme national d'économie d'eau, l'amélioration du système d'assurance agricole, la promotion de l'action d'appui du fonds de développement agricole et la protection du cheptel. C'est dans ce cadre que plusieurs initiatives ont été prises, afin d'accompagner le déroulement de la campagne. Il s'agit surtout pour le département de tutelle de faire face aux principales difficultés rencontrées par certaines filières, notamment dans l'accès aux intrants agricoles et d'assurer une meilleure gestion de l'eau d'irrigation à travers un encadrement rapproché des agriculteurs. Ainsi, 1,5 million de quintaux de semences céréalières pour un coût de 250 MDH ont été mis à la disposition des agriculteurs à des prix subventionnés, soit une hausse de l'ordre de 18 % comparée aux trois dernières campagnes. «L'Etat s'est engagé à ce que les prix fixés ; 170 DH/Ql pour le blé tendre, 180 DH/Ql pour le blé dur et 160 DH/Ql pour l'orge, soient respectés».
Le ministre Akhannouch a également tenu à rassurer sur l'approvisionnement normal du marché pour ce qui est des engrais. Mieux, le programme d'assurance multirisque agricole sera poursuivi cette année, pour une superficie de 500.000 ha contre environ 330.000 ha en 2011/2012. La tutelle reconnaît néanmoins quelques lacunes qui atténuent l'impact de cette mesure de soutien aux agriculteurs sinistrés, en annonçant des corrections pour cette année. «La lenteur de la procédure de dédommagement est un fait», a reconnu le ministre, soulignant que cela n'implique pas forcément une paralysie du mécanisme. D'ailleurs, le lancement de nouveaux produits d'assurance pour la filière arboricole est aussi envisagé avec des correctifs qui seront apportés à la classification des terres assurées. «Pour la première fois un minimum de dédommagement sera mis en place», a révélé le ministre de l'Agriculture. 544 communes ont été déclarées sinistrées, soit 60% des surfaces assurées et ce sont plus de 18.000 agriculteurs qui ont été dédommagés, selon les nouvelles données du département de tutelle. Toujours sur ce volet d'accès au financement, les aides accordées au secteur dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA) et de leur extension, il faut savoir que ces fonds atteindront un montant de 3 MMDH en 2013, ce qui va induire un investissement global de 9 MMDH. Les efforts dans le cadre de l'utilisation de ces fonds seront orientés entres autres vers la promotion de nouvelles espèces fruitières, le renforcement de l'offre exportable et l'intensification des productions animales et végétales.
S'agissant du programme national d'économie d'eau relatif à la reconversion collective des systèmes d'irrigation, les données montrent que les barrages agricoles pourront satisfaire 75% de la demande durant cette campagne 2012-2013, alors que la reconversion à la parcelle en goutte à goutte s'étalera sur une superficie de 50.000 ha. Dans le sillage des mesures visant à assurer le bon déroulement de la campagne, certaines ont été prises pour faire face à la menace des criquets lancée par la FAO notamment pour la zone sud du Maroc. Selon le ministre, la situation actuelle demeure calme dans l'ensemble du territoire national ainsi qu'en Mauritanie et en Algérie. Ceci n'empêche de se préparer à toute éventualité en mobilisant tous les moyens matériels et humains, pour une lutte efficace contre les criquets comme la disponibilité d'un stock de 4 millions de litres d'insecticides. La campagne agricole 2012/2013 s'annonce donc sous de bons auspices pour le Maroc. Les répercussions de cette dernière continuent d'ailleurs à se ressentir au niveau de la production nationale. Ainsi, concernant les prévisions de certaines cultures, Akhannouch annonçait, lundi sous la coupole, un bilan estimatif en demi-teinte. La production nationale de dattes dépassera 110.000 tonnes, notamment «à la faveur des efforts de l'Etat et de l'importante pluviométrie dans les régions des oasis». En revanche, celle des agrumes et des olives accusera une baisse respective de 25% (1,5 million de tonnes) et 11% (1,1 million de tonnes), alors que la production de tomates se maintiendra au même niveau que l'année précédente (850.000 tonnes). Selon Akhannouch, la baisse de la production d'agrumes fait suite «aux conditions climatiques rencontrées dans la région du bassin de la Méditerranée, notamment à cause d'une faible pluviométrie, d'une vague de froid entre décembre et mars et d'une hausse sensible de la température, à l'instar des pays producteurs d'agrumes».
Une production de 65 millions de Qx attendue
Selon les hypothèses retenues par le gouvernement dans le cadre du PLF 2013, la valeur ajoutée agricole devrait progresser de 5% en 2013, après une baisse de 5,8% en 2012 ! Si ces prévisions restent avant tout conditionnées par une bonne pluviométrie synonyme d'excellente campagne agricole, le gouvernement justifie son optimisme par «les transformations en cours de l'agriculture marocaine». En dépit de la baisse significative du taux de croissance du PIB national induite par celle du PIB agricole, «le secteur a fait preuve d'une grande souplesse face à la sécheresse avec une baisse contenue à 7% de la valeur ajoutée qui a été obtenue grâce à l'apport des viandes blanches et du lait qui représentent actuellement plus de 36% du PIB agricole», nuance Akhannouch.
Il faut dire qu'à ce niveau, le ministre et l'ensemble du gouvernement jouent gros ! Les mauvais résultats de la campagne précédente ont mis à nu l'impact limité lors de la première phase de la mise en œuvre de la stratégie sectorielle. Ce qui a nécessité un recadrage au niveau de plusieurs aspects, notamment pour réduire la dépendance aux importations de blé et l'amélioration de la production nationale. Avec ce début prometteur, en tout cas, le gouvernement s'attend à ce que cette croissance du PIB agricole soit tirée par une hausse significative de la valeur ajoutée céréalière de 27,8%, ainsi que la consolidation de la croissance des autres filières, notamment l'élevage de 2,1%, les cultures maraîchères de 0,8% et l'arboriculture 0,9%. Dans l'ensemble, la production céréalière nationale espérée pour cette campagne a été fixée à 65 millions de quintaux, ce qui permettra de renouer avec la croissance du PIB aux alentours de 4 à 5%, comme le projette le gouvernement.


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