Les gouvernements de Benkirane et Rajoy sont décidés à coopérer de façon beaucoup plus poussée que leurs prédécesseurs. Lors de la tenue de la 10e réunion de haut à niveau à Rabat, le 3 octobre, Mariano Rajoy a adressé à son homologue marocain une invitation pour assister au sommet Ibéro-américain, une rencontre qui réunit annuellement les chefs d'Etat des pays de langues espagnole et portugaise et de la péninsule ibérique. Soulignons, entre autres, que la France bénéficie du rôle d'observateur associé. La rencontre, qui aura lieu les 16 et 17 novembre à Cadix, dans le sud espagnol, est un espace de dialogue. Elle se penchera sur les grands thèmes tels que le développement économique, l'éducation, etc. Cette année, la rencontre sera axée sur le volet économique et les moyens de tirer profit du dynamisme des économies latino-américaines. En ce qui concerne le Maroc, cette invitation est un geste chargé de symboles de la part du gouvernement de Mariano Rajoy et peut-être inscrite sur le registre de la coopération économique que les deux Exécutifs ambitionnent de consolider. De fait, l'Espagne, à travers cette invitation, veut joindre la parole à l'acte et aider le Maroc à s'introduire auprès du club des pays latino-américains. Et quoi de mieux que le sommet de Cadix ! C'est de la sorte qu'une rencontre-débat a eu lieu, lundi, au siège de Casa America à Madrid, à laquelle ont été conviés des représentants de PME ibéro-américaines et d'Afrique du Nord. À l'occasion de ce débat, les participants ont appelé à resserrer les liens économiques entre le bassin méditerranéen et l'Amérique- latine et à encourager ces entreprises à développer davantage leur présence et leur activité commerciale dans les deux régions. Dans le cas du Maroc, les PME marocaines peuvent s'appuyer sur l'important réseau de bureaux commerciaux dont dispose l'Espagne un peu partout dans cette région. Rappelons que l'Amérique-latine est un terrain dompté par les entreprises espagnoles, quoique dernièrement, certains évènements, comme les expropriations à tour de bras des grands groupes espagnols, ont jeté l'ombre sur cette coopération économique historique.